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La conservation de la nature dans une perspective de développement durable : le cas du Costa Rica

Marin Léon Rolando. (1990). La conservation de la nature dans une perspective de développement durable : le cas du Costa Rica. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.

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Résumé

Durant ce siècle, le développement technologique a amélioré grandement le confort d'une bonne partie de l'humanité. Cependant, au nom du progrès, on s'est très peu soucié des ravages causés à l'environnement. Les modifications climatiques, l'accumulation des déchets, l'épuisement des sols, la disparition des forêts et la destruction des écosystèmes sont autant de signes perceptibles de cette détérioration. La dégradation de l'environnement est telle, qu'elle ne se limite pas à certaines zones ou régions; elle se fait patente à l'échelle planétaire et menace les grands systèmes de la biosphère, bases même de la vie.

Il est évident que cette situation ne pourra continuer à sévir longtemps sans causer des torts irréparables à la planète et à la vie qu'elle soutient. Des changements s'imposent, des changements profonds tant dans les mentalités que dans le système économique actuel lequel est, dans une grande mesure, à l'origine des torts causés à l'environnement. La survie même de notre espèce sur cette planète en dépend. Si nous, les êtres humains, réussissons à trouver le juste équilibre entre nos besoins économiques et notre environnement, alors là peut-être que nous aurons une chance de continuer à nous perpétuer sur cette terre.

Si jusqu'à présent nos rapports avec la nature et avec notre environnement ont été ceux de proie et prédateur, cette situation ne devrait plus être tolérée. Des nouveaux rapports sont nécessaires si on veut aspirer à un avenir plus sûr. On doit finalement se rendre compte, et c'est l'idée maîtresse de ce travail, qu'on peut sauver l'environnement sans mettre en opposition la nature et les humains. Voilà en quelques mots ce que veut dire le développement durable, ce concept qui est si en vogue dernièrement un peu partout sur la planète.

En nous servant du cas précis du Costa Rica, nous avons tenté de démontrer que la conservation de l'environnement n'est pas nécessairement en conflit avec le développement. Ce pays, qui s'est lancé depuis deux décennies dans un ambitieux plan de conservation de sa nature, commence à voir les fruits de ses politiques. D est reconnu au niveau mondial pour ses efforts visant à protéger ses richesses biologiques. Il a aussi été grandement favorisé par l'ampleur qu'a pris le tourisme naturel et scientifique sur son territoire. De la même façon, la population a vu l'intérêt qu'il y a à conserver la nature grâce à toutes sortes de projets de développement durable que le gouvernement et plusieurs organisations privées, tant du Costa Rica que d'autres nations, ont mis de l'avant dans les dernières années.

Bien que ce pays a connu, et connaît actuellement, de graves problèmes en ce qui concerne ses ressources naturelles, il y existe une volonté d'intégrer de plus en plus environnement et économie. Le pays s'est déjà doté de politiques visant le développement durable de la société toute entière. Il reste que ses politiques devront être appliquées et faire la preuve qu'elles sont viables. Ce qu'il faut retenir cependant est que c'est une expérience intéressante qui mérite d'être regardée de plus près, car même si l'on parle de développement durable un peu partout, peut-on parler vraiment de développement durable si l'exploitation actuelle des ressources conduit à une dégradation telle de l'environnement qu'elle compromet les chances des générations futures de pouvoir répondre à leurs besoins?

Pour les fins de ce travail, nous présentons l'argumentation en sept chapitres. Le premier chapitre est constitué par l'introduction où ont été expliqués la problématique et les buts de cette étude.

Dans le deuxième chapitre, en nous basant dans un premier temps sur des données actuelles, nous avons brossé un tableau très éloquent de l'état dans lequel se trouve l'environnement de la Terre à l'heure actuelle. Notre but a été de donner une idée globale des menaces qui nous guettent et en même temps de faire comprendre que la protection de la nature et de notre environnement n'est plus une idée farfelue d'un groupe d'idéalistes, mais bel et bien un besoin réel si nous voulons continuer à nous perpétuer sur cette planète.

Dans le troisième chapitre, nous avons tenté d'expliquer pourquoi, un peu par tout dans le monde, ont été créées des aires naturelles protégées, à quoi elles servent et quelle est leur importance. Ceci ayant toujours à l'esprit que les schémas de développement économique ne pourront pas être atteints sans, d'abord, avoir réussi un équilibre entre les activités humaines et l'environnement naturel.

Dans le quatrième chapitre, on s'est attardé à «expliquer» le Costa Rica. Nous y avons parlé des principaux traits géographiques, historiques, culturels et économiques de ce pays afin de mieux le situer. Dans un deuxième temps, nous avons parlé de la transformation qu'a subi le milieu naturel au Costa Rica à travers les siècles et jusqu'à maintenant, et ce pour mettre en relief l'impérieux besoin qu'a le pays de trouver un équilibre entre son développement et la conservation de ses ressources naturelles.

Dans le cinquième chapitre, nous retournons au cas particulier du Costa Rica, en parlant des facteurs qui ont permis l'établissement de tout le réseau actuel d'aires protégées du pays. Nous avons abordé l'historique, les difficultés auxquelles on a dû faire face, le développement du réseau pendant les deux dernières décennies, sa problématique actuelle et les mesures qui ont été prises pour son développement futur.

Dans le sixième chapitre, on traite de la conservation et du développement durable, c'est-à-dire de la conservation comme instrument de développement. On y explique comment le Costa Rica se dirige vers une nouvelle notion du développement, dans une première tentative pour doter le pays d'une stratégie claire en vue d'intégrer et de rendre compatible la conservation avec le développement économique. On y parle aussi de quelques exemples qui démontrent que la conservation peut attirer une grande quantité d'avantages économiques, en plus, bien sûr, des avantages écologiques bien connus. On y démontre que la conservation peut travailler en harmonie avec l'agriculture, la foresterie, la pêche et d'autres projets de développement. À la fin du chapitre, on traite aussi de l'importance que revêt l'implication de la population dans la conservation de la nature.

Dans notre septième et dernier chapitre, la conclusion de ce travail, on met en évidence les nouveaux efforts que le Costa Rica doit réaliser afin d'améliorer et consolider ses acquis en matière de conservation, s'il veut leur viabilité. Une attention toute particulière est portée à des aspects tels:

- La pénurie de fonds pour le développement de tout le réseau d'aires protégées du pays, causée principalement par la mauvaise conjoncture économique du pays. Même si ces aires peuvent contribuer grandement au développement du pays, la carence de financement peut compromettre leur viabilité à moyen et à long terme.

- La nécessité d'intégrer les communautés locales aux bénéfices de la conservation, car jusqu'à aujourd'hui, les aires naturelles protégées du Costa Rica ont presque toujours été établies et développées sans tenir compte des populations locales. Situation qui par le passé a occasionné l'indifférence de ces populations quand ce n'était pas carrément leur hostilité.

- La nécessité de mesures cohérentes et globales (promotion, voies d'accès, infrastructures d'accueil, services, etc.) pour attirer la population nationale vers ces territoires et ainsi leur faire profiter de tout le potentiel récréatif, éducatif et de délassement qu'ils peuvent renfermer. Et cela de façon à créer dans la population un sentiment de fierté et d'appartenance vis-à-vis des aires protégées et de lui inculquer une éducation environnementale qui fait cruellement défaut à l'heure actuelle.

- Un autre aspect qui mérite beaucoup d'attention est celui de l'importance de toutes les différentes catégories d'aires naturelles, car jusqu'à maintenant, ce sont surtout les parcs nationaux qui ont bénéficié d'un grand développement et d'une grande publicité. Les autres catégories de protection (réserves biologiques, refuges de vie sauvage, réserves forestières, aires de protection, réserves indigènes, etc.) ont malheureusement été négligées. Il est démontré que toutes les catégories d'aires naturelles jouent un rôle primordial dans la perspective d'un développement social et économique durable.

- La nécessité d'intégrer économie et conservation. Objectif qui pourrait être atteint si toutes les nouvelles politiques du pays en matière environnementale étaient mises en pratique. Cela pourrait pallier à la situation qui a fait en sorte que les parcs nationaux et les réserves analogues sont en train de devenir de véritables îlots biologiques, car en dehors de ces aires, il y a d'énormes et brusques transformations dans l'utilisation des terres.

De plus, dans ce travail, on a essayé de mettre de l'avant l'idée qu'au niveau international, d'importants changements politiques s'imposent si on veut que les pays en développement puissent gérer adéquatement leurs ressources afin d'assurer un développement durable. Ces changements concernent grandement les pays développés et l'ordre économique mondial, car si la situation actuelle se perpétue, les pays pauvres vont continuer de s'enfoncer dans la misère et tôt ou tard les pays développés auront à en subir les conséquences. L'amélioration du niveau de vie dans les pays en voie de développement est l'une des nécessités les plus urgentes de notre temps, mais elle ne doit pas se réaliser aux dépens de valeurs comme les richesses naturelles dont on aura le plus grand besoin à l'avenir dans ces mêmes pays.

Par ailleurs, nous devons être conscients du fait que, indépendamment des différentes manières dont chacun de nous envisage un avenir meilleur pour l'humanité, indépendamment des systèmes politiques que nous nous efforçons d'établir, indépendamment du niveau de population que notre globe peut nourrir et du niveau de bien-être que l'on peut atteindre, il nous faudra toujours des régions où la vie pourra se poursuivre dans toute sa complexité. Même si la conservation de la nature devait se faire partout et en tout temps, il faut avoir la conviction que les aires protégées contribuent à satisfaire les besoins humains, pas en dépit de leur statut de protection, mais précisément à cause de lui.

Type de document:Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise)
Date:1990
Lieu de publication:Chicoutimi
Programme d'étude:Maîtrise en études régionales
Nombre de pages:188
ISBN:141230301X
Identifiant unique:10.1522/1463075
Département, module, service et unité de recherche:Départements et modules > Département des sciences humaines > Programmes d'études de cycles supérieurs en interventions régionales
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s):Lemieux, Gilles H
Mots-clés:Développement durable, Écosystèmes--Gestion, Environnement--Protection, Sustainable development, Ecosystem management, Environmental protection, 1:2000000, AIRE, AVENIR, CARTE, CONSERVATION, COSTA, COSTA-RICA, DEGRADATION, DEVELOPPEMENT, DURABLE, ECONOMIE, ECONOMIQUE, ENVIRONNEMENT, EXPLOITATION, MILIEU, NATURE, NATUREL, PATRIMOINE, PLANETE, POLITIQUE, PROTECTION, PROTEGE, REGION, RESSOURCE, RICA, THESE, TRANSFORMATION
Déposé le:01 janv. 1990 12:34
Dernière modification:20 sept. 2011 15:36
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