Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

La langue française occupe une place centrale dans la société québécoise, alors que son statut et sa vitalité sont source d’inquiétude. En conséquence, la « faible » maitrise du français chez les jeunes Québécoises et Québécois est une problématique soulevée dans l’espace public de façon régulière depuis plusieurs décennies. Alors que les solutions à ce problème sont souvent cherchées du côté des performances scolaires, dans le cadre de ce mémoire, nous cherchons plutôt à comprendre le lien qui existe entre la maitrise du français et la relation des élèves à leur langue. Comment sont les attitudes linguistiques par rapport à la langue française chez les étudiantes et étudiants du cégep à Saguenay, et comment sont leurs attitudes par rapport à la matière « français » ? Grâce à un questionnaire papier comprenant 16 questions de type fermé qui testent plusieurs facteurs pouvant influencer les attitudes, nous avons été en mesure de décrire et d’analyser les attitudes de 481 cégépiennes et cégépiens. Nos résultats montrent qu’il y a en effet un lien entre les attitudes linguistiques envers la langue française et les attitudes envers la matière « français ». En plus de ce lien, nous avons été en mesure de déterminer que plusieurs facteurs, tels que l’intérêt ou le sentiment de compétence, influencent semblablement ces deux types d’attitudes et que d’autres facteurs, tels que les performances académiques, les influencent différemment. Les résultats démontrent également que les participantes et participants distinguent, en majorité, leurs performances académiques de leurs compétences réelles dans la langue, d’où le fait qu’elles et qu’ils ont des attitudes majoritairement positives. Il semble donc que la relation des élèves à leur langue est positive et que les étudiantes et étudiants différencient la langue d’usage de la matière, et ce, même si les résultats scolaires des jeunes Québécoises et Québécois n’atteignent pas les attentes du gouvernement. Les résultats démontrent même que le facteur de performances académiques autodéclarées n’affecte pas négativement les attitudes linguistiques sur la langue française. Ceci suggère donc que de condamner le niveau de maitrise de la langue chez les jeunes masque une réalité jusqu’ici peu documentée.

The "low" proficiency in French as a first language among young Quebecers has been a public issue regularly raised for several decades. While solutions to this problem are often sought in terms of academic performance, in this thesis, we seek instead to understand the link between proficiency in French and students' relationship with their language. What are the linguistic attitudes toward the French language among college students in Saguenay, and what are their attitudes toward French as a school subject? Using a questionnaire of 16 closed-ended questions that tested several factors that can influence attitudes, we were able to describe and analyze the attitudes of 481 college students. Our results show that there is indeed a link between linguistic attitudes toward the French language and attitudes toward French as a school subject. We were also able to determine that several factors, such as interest or perceived self-competence, similarly influence these two types of attitudes and that other factors, such as academic self-efficacy, influence them differently. The results also demonstrate that most participants distinguish their academic performance from their actual language skills, which partly explains the fact that they have predominantly positive attitudes. It therefore appears that the relationship between students and their language is positive and that students differentiate the language from the subject, even if the academic results of young Quebecers do not meet government expectations. The results even demonstrate that the factor of academic self-efficacy does not negatively affect linguistic attitudes toward the French language. This suggests that condemning the level of language proficiency among young people conceals a reality that has been sparsely documented until now.