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La seigneurie de Trois-Pistoles à l'époque de la Nouvelle-France et au début du régime anglais : (1687-1784)

Nicolas Valérie. (2011). La seigneurie de Trois-Pistoles à l'époque de la Nouvelle-France et au début du régime anglais : (1687-1784). Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.

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Résumé

Cette étude porte sur le développement d'une seigneurie laïque, celle de Trois- Pistoles à l'époque de la Nouvelle-France et au début du régime anglais, soit à partir de 1687 à 1784. Ce Mémoire raconte l'évolution de cette seigneurie, située dans la région du Bas-Saint-Laurent, influencée, d'abord par son éloignement de la ville de Québec, ensuite par son administration réalisée tout d'abord en 1687 par Charles Denys de Vitré et par la suite, par plusieurs générations de seigneurs provenant de la même cellule familiale, la famille Rioux à partir de 1696 jusqu'à l'abolition du régime seigneurial en 1854. Le développement de la seigneurie de Trois-Pistoles a été étudié en trois temps.

Tout d'abord, pour la situer dans le temps et l'espace, nous avons abordé l'environnement rural dans lequel s'est développé le régime seigneurial en Nouvelle- France qui fut implanté par les autorités coloniales françaises au XVIIe siècle comme système de possession et de distribution du sol. Des seigneuries étaient accordées à des individus et à des communautés religieuses qui, en devenant seigneurs, devenaient par le fait même des agents de colonisation, dont le but premier était de peupler leur fief en concédant des terres à des colons nommés censitaires. Ce mode de peuplement était caractérisé par un ensemble de droits et de devoirs qui réglementaient les relations entre les seigneurs et l'État et celles entre ces derniers et leurs censitaires. En général, le régime seigneurial est implanté dans la vallée laurentienne et s'étend jusqu'à la région du Bas-Saint-Laurent, située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, dont fait partie la seigneurie de Trois-Pistoles. Bien qu'elle soit située à la périphérie des grands centres urbains et qu'elle soit caractérisée par un climat froid et humide et par une faible présence de sols fertiles défavorisant ainsi l'agriculture, cela n'aura pas empêché l'établissement d'une seigneurie à Trois-Pistoles.

Ensuite, nous avons étudié les quatre premiers seigneurs qui ont assuré la gestion de la seigneurie de Trois-Pistoles. Cette dernière est concédée le 6 janvier 1687 à Charles Denys de Vitré, noble demeurant à Québec, conseiller au Conseil souverain de la Nouvelle-France et entrepreneur en pêcheries dans le Bas-Saint-Laurent. Charles Denys de Vitré prit possession de cette seigneurie dans le principal but de favoriser ses activités de pêche commerciale. Le peuplement de sa seigneurie, sa mise en valeur et son développement ont été pour ce seigneur, secondaires. Le 15 mars 1696, il échange celle-ci à Jean Rioux contre une censive située sur l'île d'Orléans. Ce dernier, issu de la classe paysanne semble lui aussi s'intéresser à la pêche. Jean Rioux et sa famille furent les premiers à habiter la seigneurie de Trois-Pistoles à partir du printemps de l'année 1697. Tout comme Charles Denys de Vitré, ce dernier ne fit aucune concession de terre. Son fils, Nicolas Rioux devient le troisième seigneur de Trois-Pistoles en vertu de son droit d'aînesse. En plus d'assurer la gestion de son fief, il fut capitaine, pêcheur et négociant, sillonnant le fleuve et le golfe du Saint-Laurent afin d'y pêcher la morue. Il participa également à l'exploitation de l'industrie de l'ardoise. Même s'il accorda peu de concessions de terre sur son fief, il réussit à accroître et à concentrer ses possessions seigneuriales par l'achat de fiefs voisins et en créant des alliances matrimoniales entre ses enfants et ceux des seigneurs de l'île-Verte et de Rimouski, soit les Côté et les Lepage. Le quatrième seigneur, Etienne Rioux, accorda des concessions de terre de façon plus régulière. Il fut aux prises avec des conflits familiaux concernant les successions de ses grands-parents, de ses parents, de son oncle et de son frère. Les divisions successorales entre les héritiers entraînèrent le morcellement de la seigneurie de Trois-Pistoles.

Après avoir étudié les gestionnaires de l'humanisation de la seigneurie de Trois-Pistoles, nous avons analysé ses acteurs, soit les censitaires. En observant l'évolution de l'occupation du sol de la seigneurie de Trois-Pistoles entre 1687 et 1784, nous constatons que le mouvement de colonisation de cette dernière s'amorce vers la fin de la première moitié du XVIIIe siècle et se poursuivit au début de la seconde moitié de ce siècle. Cette analyse permet de constater l'échec de la colonisation de la seigneurie de Trois-Pistoles à l'époque du régime français. Ce phénomène fut causé en grande partie par un climat et un sol peu propices à la culture, l'absence de voie de communication terrestre et par son éloignement de la ville de Québec. La pression démographique qui se fit sentir dans les paroisses situées près de cette ville fit en sorte que par manque de terres à coloniser, les colons ont dû s'établir dans les seigneuries situées dans les régions périphériques. C'est grâce à ce phénomène que la seigneurie de Trois-Pistoles voit peu à peu l'arrivée de colons, à partir de la fin du régime français. Après avoir décrit le quotidien des censitaires du XVIIIe siècle, nous avons étudié deux cas de censitaires, acteurs de l'humanisation de la seigneurie de Trois-Pistoles. Le premier est celui de Georges-François Poulet, moine bénédictin converti au jansénisme, qui demeura sur la seigneurie durant deux ans. Ensuite, nous avons analysé le cas de la famille d'Ambroise D'Amours, d'origine noble qui s'est enracinée dans la seigneurie. En plus de ses activités de colon et de cultivateur, il fut coseigneur des seigneuries de Matane et de Trois-Pistoles, courrier du roi, commis Grand Voyer et capitaine de milice.

La réalisation de ce Mémoire a pour but de combler une lacune dans l'historiographie québécoise, qui a laissé peu de place à l'étude des seigneuries laïques au profit des seigneuries ecclésiastiques. Ce qui fait l'originalité de ce Mémoire, c'est le fait qu'un censitaire de l'île d'Orléans, Jean Rioux ait obtenu la seigneurie de Trois- Pistoles en échange de sa censive située sur l'île d'Orléans. Pendant plus de 150 ans, soit de 1697 à 1854, cette seigneurie fut administrée par six générations de seigneurs provenant d'une même famille aux origines modestes, soit les Rioux.

Type de document:Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise)
Date:2011
Lieu de publication:Chicoutimi
Programme d'étude:Maîtrise en études et interventions régionales
Nombre de pages:135
ISBN:9781412317634
Identifiant unique:10.1522/030259624
Sujets:Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Études urbaines
Sciences sociales et humaines > Sciences humaines > Histoire
Département, module, service et unité de recherche:Départements et modules > Département des sciences humaines > Programmes d'études de cycles supérieurs en interventions régionales
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s):Côté, André
Mots-clés:Aménagement du territoire--Québec (Province)--Trois-Pistoles (Seigneurie)--1687-1784, Regional planning--Quebec (Province)--Trois-Pistoles (Seigneurie)--1687-1784, Trois-Pistoles (Québec : Seigneurie)--History--1687-1713
Déposé le:30 janv. 2012 11:52
Dernière modification:30 janv. 2012 16:52
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