Marchand Jean-Philippe. (2010). La seigneurie de Batiscan à l'époque de la Nouvelle-France (1636-1760). Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Au début du XVIIe siècle, la France, comme d'autres puissances maritimes européennes, s'aligne sur les deux grandes idées économiques et politiques de l'époque : le colonialisme et le mercantilisme. En Amérique, c'est aussi vers la Nouvelle-France (les rives du fleuve Saint-Laurent) que la métropole jettera son dévolu. Le commerce des fourrures étant l'élément attractif initial, la France s'appuiera sur cette ressource qui était abondante et très lucrative. La question du peuplement vient à se poser. Les autorités royales décident, dès lors, d'implanter en Nouvelle-France le régime seigneurial qui se veut un mode de distributions des terres par des seigneurs et de leurs exploitations par des censitaires. C'est dans ce cadre que s'inscrit la seigneurie de Batiscan, à l'époque de la Nouvelle-France, entre 1636 et 1760.
Située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à l'aval de Trois-Rivières, cette seigneurie ecclésiastique de Batiscan fut concédée aux Jésuites par le Révérend Père de La Ferté, aumônier du Roi et membre de la Compagnie des Cent-Associés. C'est une vaste seigneurie qui s'étend côté fleuve de la rivière Champlain, à l'ouest, à la rivière Batiscan, à l'est et qui se prolonge vers l'intérieur au-delà des premiers contreforts laurentidiens. Son relief passe successivement, de la côte vers l'intérieur, d'une plaine côtière fertile à un plateau plus élevé encombré de terrasses, de moraines et des premiers soubresauts des Laurentides. Des cours d'eau, les rivières Batiscan et Champlain et leurs affluents, rejoignent le nord de la seigneurie et ils serviront, au début du XVIIIe siècle, à la marche du peuplement vers l'intérieur.
L'évolution de la seigneurie de Batiscan passe par différentes étapes. Seigneurie se destinant au départ uniquement à la conversion et à la sédentarisation des Indiens; elle deviendra, en 1666, suite à l'échec de cette mission, une seigneurie à l'égal des autres seigneuries de la vallée du Saint-Laurent; les seigneurs jésuites jouant pleinement leurs rôles de seigneurs : gestionnaires de l'humanisation. On ouvre désormais la seigneurie de Batiscan à la colonisation et au peuplement où les seigneurs jésuites concèdent des censives à des paysans défricheurs selon un système réciproque de droits et de devoirs en usage en Nouvelle-France. Au fil des ans, avec l'arrivée des censitaires attirés par la fertilité des sols, l'espace batiscanais se structure en quatre zones de peuplement bien délimitées : la Grande Côte, les rives de la rivière Batiscan, les affluents de cette dernière (la rivière à Veillet et la rivière à la Lime) et plus au nord, les débuts de la colonisation de la rivière des Envies. Chaque zone ayant ses propres caractéristiques allant de la qualité des sols à la superficie des censives et à î'éloignement au fleuve Saint-Laurent. C'est sur ces assises qu'on retrouvera le monde des censitaires : les acteurs de l'humanisation.
En possession de sa censive en la seigneurie de Batiscan, le censitaire, tout en respectant -tant bien que mal- les conditions d'établissement imposées par actes notariés, s'efforce de défricher (déserter) le lot, d'y préparer le sol pour les prochaines récoltes et d'y construire une première demeure. La présence d'engagés et l'entraide parentale ou du voisinage sont souvent nécessaires pour mener à bien cette tâche. La mise en valeur de sa censive où le censitaire fait oeuvre d'humanisation de l'espace rural (environnement) demeure l'objet premier de sa participation à la vie seigneuriale batiscanaise. Le censitaire contribue aussi à la vie paroissiale et communautaire de sa paroisse en devenir. Il s'implique dans le choix du site et de la construction de la première église, dans la demande d'un curé permanent et à l'élection des marguilliers. À d'autres occasions, on le retrouve faisant partie de la milice.
Pour illustrer davantage la vie d'un censitaire en Batiscanie dans ses relations seigneuriales et paroissiales, nous avons retenu le cas de la famille Marchand, sur trois générations (Jacques, Alexis, Louis-Joachim) : famille souche de la Grande Côte de la seigneurie de Batiscan.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2010 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en études et interventions régionales |
Nombre de pages: | 110 |
ISBN: | 9781412316330 |
Identifiant unique: | 10.1522/030131040 |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Programmes d'études de cycles supérieurs en interventions régionales |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Côté, André |
Déposé le: | 01 janv. 2010 12:34 |
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Dernière modification: | 20 sept. 2011 15:36 |
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