Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Le vieillissement et le rôle de proche-aidant constituent une réalité pour de plus en plus de personnes dans la société. Or, l’augmentation de l’espérance de vie des dernières années fait en sorte qu’il est aujourd’hui possible de voir des personnes vieillissantes assumer leur vieillesse en plus d’occuper un rôle de proche-aidant. C’est le cas, entre autres, des parents âgés de plus de 65 ans qui ont la responsabilité d’un enfant présentant une déficience intellectuelle. Ces personnes constituent la première génération à survivre à leur parent. De cette façon, le parent âgé représente une clientèle émergente dans le secteur de la santé et des services sociaux, et peu d’études ont été réalisées sur ce sujet. Il est donc aujourd’hui courant de voir des personnes âgées de 65 ans et plus, avoir à leur charge un adulte, lui-même âgé de 50 ans et plus, présentant une déficience intellectuelle. Ces personnes présentant une déficience intellectuelle exigent, dans certains cas, une surveillance constante afin d’éviter les accidents domestiques, ainsi qu’un contrôle et une assistance pour l’hygiène et l’habillage. Les parents doivent également surveiller la prise de repas et veiller au bon suivi médical. Toutes ces tâches sont susceptibles d’évoluer avec l’âge de l’enfant handicapé en plus de connaître des variations selon l’état de santé de la personne (Valette, 2004). La prise en charge quasi à vie d’un enfant présentant une déficience intellectuelle représente une source de stress importante pour les parents âgés de 65 ans et plus, tout comme l’inquiétude que ces derniers ont face à l’avenir de leur enfant quand ils seront décédés ou qu’ils n’auront plus les capacités physiques ou la santé pour en prendre soin. Certaines personnes qui ont à leur charge un enfant adulte présentant une déficience intellectuelle sont âgées de plus de 70 ans, allant même à plus de 80 ans. Les enquêtes de santé indiquent, par ailleurs, que l’âge où les capacités physiques déclinent est 76,3 ans pour les hommes et 81,9 ans pour les femmes. Dans ce contexte, il est facile d’imaginer que les parents âgés de 65 ans et plus qui ont la responsabilité d’un enfant ayant une déficience intellectuelle font face à plusieurs défis. À ce sujet, certaines études nomment comme difficulté prédominante le vieillissement parallèle du parent et de l’enfant pouvant conduire à une situation de handicap cumulé (Breitenbach, 2002 ; Valette, 2004). En effet, l’avancée en âge peut entraîner des difficultés d’ordre physique ou psychologique, des pathologies liées au vieillissement ou des pertes d’autonomie, pour ainsi amener le parent vers un état de dépendance, comme son enfant (Breitenbach, 2002).Afin de mieux connaître le vécu des personnes âgées de 65 ans et plus qui prennent soin d’un adulte présentant une déficience intellectuelle, une étude qualitative de type exploratoire a été réalisée auprès de huit personnes âgées de 65 ans et plus assumant la garde légale de leur enfant déficient. Cette recherche permis de mettre en lumière les principales difficultés que vivent, au quotidien, ces aidants ainsi que les défis qu’ils doivent relever pour assumer leurs responsabilités. Dans le cadre de cette communication, des informations seront transmises en ce qui a trait aux répercussions qu’a la prise en charge d’un adulte présentant une déficience intellectuelle sur la santé, la vie personnelle, sociale et professionnelle des parents.