Fortin Nadia. (2019). Effets d’un programme d’intervention basé sur la présence attentive sur l’anxiété situationnelle d’élèves de première secondaire en classe régulière : étude expérimentale de type cas unique. Essai doctoral, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Au Québec, environ 29 % des élèves du secondaire vivent un niveau de détresse psychologique élevé et 17,2 % ont reçu un diagnostic de trouble anxieux (Julien, 2018). Ailleurs dans le monde, des préoccupations liées à la même problématique ont conduit au développement de programmes d’intervention basés sur la présence attentive (IBPA). La présence attentive (mindfulness ou pleine conscience) peut être définie comme étant une disposition psychologique à rester volontairement attentif à l’expérience vécue au moment présent et avec une attitude d’acceptation sans jugement (Kabat-Zinn, 2003, 2009). En milieu scolaire, des IBPAs ont montré des résultats prometteurs sur les plans du bien-être psychologique et de l’anxiété (Zenner, Herrnleben-Kurz, & Walach, 2014; Zoogman, Goldberg, Hoyt & Miller, 2015). Des études de Johnson et collaborateurs présentent cependant des résultats nuls ou négatifs auprès d’adolescents en milieu scolaire, notamment sur l’anxiété, ce qui souligne l’importance de bien valider les nouveaux programmes d’IBPA (Johnson, Burke, Brinkman & Wade, 2016, 2017). L’objectif de ce projet de recherche est de vérifier l’impact d’une IBPA sur l’anxiété d’adolescent(e)s de première secondaire, en classe régulière. Cette IBPA non-psychothérapeutique a été conçue pour le milieu scolaire québécois de niveau secondaire et inclut des exercices tels la méditation, le scan corporel et des exercices d’éducation de type expérientiel visant une meilleure régulation émotionnelle. L’hypothèse de recherche est la suivante : (H) Il est attendu que l’IBPA entraîne une diminution de l’anxiété et de façon durable lors des phases de retrait. Cette étude a été réalisée avec un devis expérimental à cas unique avec retrait et deux modalités de traitement de type A;B;A’;C;A’’. Dix participants ont été sélectionnés de façon aléatoire et neuf participants ont complété le projet (5 filles, 4 garçons ; M = 11,89 ans ; ET = 0,33). Deux modalités d’intervention ont été appliquées : (1) un atelier en 10 séances hebdomadaires de 60-90 minutes sur 10 semaines et (2) une activité de maintien d’une période de méditation courte (5 minutes) quotidienne au début de l’après-midi pendant 4 semaines. Pour chacune des étapes du projet, des mesures hebdomadaires ont permis d’observer l’évolution de l’anxiété en fonction des variantes d’intervention : 5 semaines pré-intervention A, 10 semaines d’intervention B (ateliers), 5 semaines post-intervention A’, 4 semaines seconde-intervention C (méditations courtes) et 5 semaines post-seconde-intervention A’’. L’instrument de mesure choisi est l’échelle situationnelle de la version francophone validée du State-Anxiety Inventory pour enfants et adolescents (STAI-C, 20 items ; Turgeon & Chartrand, 2003). Des items sur la fréquence auto-rapportée de méditations à la maison et les évènements de vie ayant pu influencer les résultats ont été ajoutés au questionnaire hebdomadaire. L’analyse visuelle et la méthode de non-chevauchement du pourcentage excédant la médiane (PEM : Ma, 2009) suggèrent, pour la moyenne des participants, une légère diminution de l’anxiété durant les phases d’Intervention 1 et 2 (B et C) ainsi qu’une augmentation de l’anxiété dans les phases de Post-intervention (A’ et A’’) qui se présentent supérieures au niveau de base (A). De façon individuelle, un effet thérapeutique est observé pour les participants 1, 2, 4, 6, 8 et 9 et un effet contre-thérapeutique pour les participants 3, 5 et 7. Les résultats ne permettent donc pas de montrer que le programme ait un effet positif clair et généralisé sur l’anxiété situationnelle. Toutefois, les résultats qualitatifs suggèrent une forte appréciation subjective du programme par les participants ayant eu des bénéfices durant les phases d’intervention. Il est possible que le contexte de groupe ainsi que le choix de l’animateur en présence attentive et de l’enseignant impliqué soient aussi des variables ayant un impact sur l’anxiété. Comme piste d’études futures, l’ajout de groupes de comparaison pourrait être à prévoir dans la réévaluation d’un programme amélioré. D’ailleurs, il pourrait être pertinent de mener des études permettant l’identification de facteurs associés à des effets négatifs afin de trouver comment mieux aider les participants susceptibles de nécessiter une pré-intervention ou un autre type de suivi si une IBPA ne leur convient pas.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Essai doctoral) |
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Date: | 2019 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Doctorat en psychologie |
Nombre de pages: | 102 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Psychologie |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences de la santé > Programmes d'études de cycles supérieurs en psychologie |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Paquette, Linda |
Mots-clés: | adolescence, anxiété, méditation, mindfulness, pleine conscience, présence attentive |
Déposé le: | 31 mars 2021 15:30 |
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Dernière modification: | 04 mai 2023 16:24 |
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