Dionne Hélène. (2021). Indicateurs géographiques et culturels de la culture Chachapoya dans le secteur de Kuelap : archéologie spatiale et évaluation du potentiel archéologique. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
PDF
22MB |
Résumé
La culture Chachapoya est née et s’est développée dans les Andes péruviennes à une date imprécise peu avant l’an 1000 de notre ère et y a prospéré pendant 400 à 600 ans. Une agriculture diversifiée, suivant les différents écosystèmes présents, leur a permis de dominer un territoire difficile (Koschmieder, 2017a, p. 105). Le territoire occupé rend ardu la réalisation de recherches archéologiques, les sites se situant dans des pentes au coeur de la forêt, sont difficiles d’accès, « dans un territoire presque inhabité, cachés par la végétation et accessibles seulement après des jours de marche à travers l'une des zones parmi les plus pluvieuses, boueuses et accidentées du Pérou » (Gonzalez et Leon, 2002, p. 19, notre traduction). De plus, la population a deux attitudes devant un site archéologique : l’une illégale, récupération et vente sur le marché noir, l’autre légale, les sites sont convertis en lieu touristique, sans pour autant que les villageois soient éduqués aux méthodes de la discipline (Herrera Wassilowsky, 2013, p. 80). Les archéologues, peu nombreux, doivent localiser rapidement les sites encore inconnus, pour les protéger des pillards et y encadrer le tourisme. Les méthodes de l’archéologie spatiale sont dès lors toutes indiquées. La définition de la discipline écrite par Dominique Guillaud et Hubert Forestier (1996, p. 76, dans Watteaux, 2011, par. 4) reflète bien les méthodes de la discipline et de cette recherche : [La géoarchéologie] s’attache à examiner les sites par leur surface et dans leur extension, et non en profondeur comme procéderait l’archéologie seule. Toutefois, elle dépasse l’étude des agencements spatiaux pour faire le lien avec la culture matérielle […]. Elle utilise aussi les diverses références qu’offrent l’ethnologie et l’histoire : elle s’appuie donc sur une observation ethnographique actuelle ou passée pour renseigner sur l’agencement et le fonctionnement des espaces anciens. Enfin, par l’étude botanique, elle permet de reconstituer l’évolution écologique jusqu’aux paysages actuels. Au bout du compte, l’objet d’observation principal de notre approche relève de la géographie la plus pure : l’espace est ici lu comme le support de multiples indices sur l’aménagement du passé. Le territoire de la culture Chachapoya est vaste et peu étudié. Pour ces raisons, un échantillon du territoire entourant le site monumental de Kuelap, un lieu central bien documenté, sera utilisé dans le cadre de cette recherche (n=36 sites). Seuls les sites des districts de Tingo, San Juan de Lopecancha et Magdalena seront donc étudiés. La question se recherche est : « Quels sont les indicateurs géographiques et culturels qui caractérisent l’occupation du territoire de la culture Chachapoya dans le secteur du site monumental de Kuelap et comment peuvent-ils permettre d’évaluer le potentiel archéologique ? ». L’objectif visé est de : « Déterminer les indicateurs géographiques et culturels qui caractérisent l’occupation du territoire de la culture Chachapoya dans le secteur du site monumental de Kuelap afin d’élaborer un modèle permettant d’évaluer le potentiel archéologique de la zone ». Les objectifs secondaires sont de : documenter les sites et de valider la fiabilité de l’information, les hiérarchiser, les situer dans le temps et déterminer leur position dans le système de voisinage. L’objectif final est de déterminer des lieux regroupant plusieurs indicateurs où aucun site connu n’est répertorié pour y réaliser un inventaire permettant de valider l’hypothèse selon laquelle il est possible, à l’aide d’un indice composite, d’évaluer le potentiel archéologique et de faciliter la recherche, la découverte et la protection des sites de la zone. Les recherches récentes en archéologie spatiale tendent à différencier deux types d’attributs. Les variables intrinsèques (culturelles) et les variables contextuelles (géographiques). L’indice composite permet de déterminer les sites les plus importants et d’y rattacher les sites de moindre importance qui en dépendent (Favory, Nuninger et Sanders, 2012, pp. 301 et 304) et ainsi créer le réseau de voisinage. Il évite une des faiblesses reprochées aux modèles géographiques qui est celle de ne pas tenir assez compte de l’importance des choix culturels. Cette recherche tentera de mieux saisir le mode d’occupation du territoire à l’aide de l’indice composite et ainsi cibler plus facilement les lieux potentiellement intéressants. Ce qui semble une avenue prometteuse pour la préservation, l’avancement de la recherche et la mise en valeur des vestiges de la culture Chachapoya.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
---|---|
Date: | 2021 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en études et interventions régionales |
Nombre de pages: | 146 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Archéologie Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Géographie humaine |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Programmes d'études de cycles supérieurs en interventions régionales |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Langevin, Érik |
Mots-clés: | archéogéographie, archéologie, Chachapoya, géoarchéologie, Kuelap, Pérou, archéologie spatiale, archéogéographie |
Déposé le: | 04 nov. 2021 15:35 |
---|---|
Dernière modification: | 04 nov. 2021 23:18 |
Éditer le document (administrateurs uniquement)