Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

L’écoute de musique influence le fonctionnement affectif et cognitif. L’Arousal-Mood Theory propose que l’écoute de musique puisse contribuer au rendement des fonctions exécutives et la Moderate Brain Arousal Theory (MBA) propose qu’une stimulation auditive puisse même compenser stimuler l’activation cognitive, l’attention et le fonctionnement exécutif des gens avec un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Dans l’optique d’évaluer le lien entre l’écoute de musique et les capacités d’inhibition et de flexibilité cognitive par rapport au bruit blanc et au silence, la présente recherche propose une expérimentation dans laquelle le Test d’interférence couleur-mot tiré de la batterie D-KEFS est administrée sous trois conditions auditives (silence, bruit blanc et musique) auprès d’une population étudiante TDAH et d’un groupe contrôle neurotypique. Les résultats révèlent un effet positif de l’écoute de musique sur la rapidité à la tâche d’inhibition chez les sujets des deux groupes alors que le bruit blanc n’atteint pas le seuil de signification statistique. Le nombre d’erreurs à la tâche de flexibilité tend toutefois à être inférieur pour les sujets TDAH en présence de bruit blanc par rapport à la musique. Il est proposé que pour les sujets TDAH et les sujets du groupe contrôle, l’activation émotionnelle générée par l’écoute de musique stimule l’activation cognitive et conséquemment le contrôle inhibiteur, en accord avec l’Arousal-Mood Theory. Inversement, à la tâche de flexibilité, l’activation cognitive occasionnée par la musique est probablement trop importante pour les sujets TDAH et augmente leur nombre d’erreurs par rapport au bruit blanc. Davantage de recherches sont toutefois nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions concrètes à partir ces résultats. Si l’effet était répliqué en contexte plus écologique, les résultats supporteraient l’utilisation de musique d’arrière-plan afin de contribuer à la concentration en milieu scolaire ou en milieu de travail pour réaliser efficacement et rapidement des tâches plus simples, mais l’effet pourrait s’inverser avec l’augmentation de la complexité de la tâche, spécialement pour les gens avec une faiblesse exécutive préalable.