Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Les écosystèmes côtiers sont très affectés par les changements globaux et les activités humaines, pourtant ce sont des écosystèmes productifs qui nous rendent de nombreux services écosystémiques. Les herbiers marins sont constitués d’espèces structurantes comme les zostères (Zostera marina L.) qui offrent habitat, protection et nourriture, favorable à de nombreux organismes marins qui interviennent dans de nombreux processus de flux de matières dans les réseaux trophiques, telle que la bioturbation. La modification de la structure des communautés macrobenthiques peut fortement altérer le fonctionnement des écosystèmes côtiers et détériorer la stabilité des écosystèmes aquatiques existants. L’espèce de macrophyte marine la plus commune en Atlantique, Z. marina, fait face à de nombreuses perturbations et voit sa superficie diminuer drastiquement à travers le monde. Toutefois, une augmentation de la superficie des herbiers de cette espèce dans le Saint-Laurent marin a été observée sans qu’il y ait d’étude qui détaille leurs effets à diverses échelles sur les communautés macrobenthiques associées. Aussi, les données concernant les structures de communauté dans les herbiers sont peu souvent comparées à celles des habitats non végétalisés adjacents. Cette étude a pour objectif d’évaluer l’effet des herbiers sur les communautés de macrobenthos dans le Saint-Laurent en (1) caractérisant l'effet de la présence de zostères sur le profil de biodiversité et sur la structure des communautés endofaunique, en (2) vérifiant si ces effets sont dépendants des échelles locales (100 ms) et régionales (100 kms) et en (3) cernant mieux le rôle des variables sédimentaires et de la structure même des zostères sur la structure des communautés endofauniques. Pour cela, nous avons échantillonné les habitats de zostères et de sédiments nus dans trois régions du Saint-Laurent marin. Dans chacun des habitats, des échantillons d’endofaune et de sédiments ont été prélevés. Des échantillons d’épifaunes, ainsi que des mesures de biomasse et densité de plants ont été effectuées dans les habitats de zostères. Les résultats montrent que la présence de l’herbier avait un effet sur l’abondance, la richesse et la diversité taxonomique et la structure d’abondance seulement lorsque les deux compartiments épi- et endofaune étaient pris en compte ensemble. Aucune différence dans les variables de biodiversité n’a été observée pour l’endofaune, cependant les habitats abritaient des communautés différentes. Des différences significatives de la structure et composition des communautés ont été observées entre les habitats et les régions. L’effet de la région semblait être plus forte que celui de l’habitat et toutes les caractéristiques mesurées de l’habitat avaient une influence significative sur la structure des communautés. Nos résultats montrent l’importance de la prise en considération des échelles spatiales et des compartiments de biodiversité dans le cadre de gestion et conservation des habitats côtiers. Ces résultats pourront également servir de base pour l’état initial de l’habitat ou de données de comparaison avec d’autres projets similaires.

Coastal ecosystems are one of the most productive ecosystems on Earth, providing critical ecosystem services. They are severely affected and threatened by global changes and human activities. Seagrasses consist of structuring species which provide habitat, protection, and food, to many marine organisms. Changing the structure of macrobenthic communities can strongly alter the functioning of coastal ecosystems and deteriorate the stability of existing aquatic ecosystems. The most common species of seagrass in the Atlantic, Z. marina, is facing major disturbances and its area drastically decreases throughout the world. However, an increase in the surface of seagrass beds in the marine St. Lawrence has been observed without any study detailing their effects at various scales on the associated macrobenthic communities. Data on community structures in seagrass beds are rarely compared to those in adjacent unvegetated habitats. My study aims to assess the effect of seagrass beds on macrobenthos communities in the St. Lawrence, by (1) characterizing the effect of seagrass on the biodiversity profile and on the structure communities, (2) to verify whether these effects are dependent on local (100 ms) and regional (100 kms) scales and (3) to better understand the role of sedimentary variables and the very structure of seagrass on the structure of infaunal communities. We sampled eelgrass and bare sediment habitats in three regions of the marine St. Lawrence. In each habitat, infauna and sediment samples were collected. Samples of epifauna, as well as measurements of plant biomass and density were measured in seagrass habitats. My results show that the presence seagrass influence abundance, taxonomic richness and diversity and the structure of abundance only when the two compartments epi- and infauna were considered together. We observe no differences in biodiversity variables for infauna, however the habitats harbored different communities. Significant differences in community structure and composition were observed between habitats and regions. Region scale effects appear to be stronger than that of habitat, and all measured habitat characteristics have a significant influence on community structure. Our results show the importance of considering spatial scales and biodiversity compartments in the management and conservation of coastal habitats. These results can also serve as a basis for the initial state of the habitat or data for comparison with other similar projects.