Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Introduction. La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative affectant 1 % de la population âgée de 65 ans et plus. En plus d’altérer le processus normal du vieillissement, soit les changements biologiques, fonctionnels et morphologiques normaux, cette dysfonction du système dopaminergique, secondaire à la détérioration de la substance noire, entraîne l’apparition de déficiences pouvant varier d’un individu à l’autre. Comme la maladie de Parkinson provoque des déficiences motrices et non motrices affectant l’apprentissage, la planification et la performance du mouvement, le contrôle postural et la marche se voient détériorés. Une autre condition clinique associée est la fragilité, qui peut entraîner une augmentation de la vulnérabilité de l’individu et donc, réduire les capacités fonctionnelles/physiques et augmenter davantage les risques de chutes. Toutefois, aucune étude, jusqu’à présent, n’a démontré la présence d’une différence significative sur l’équilibre et sur la marche entre les individus fragiles atteints de la maladie de Parkinson et ceux non-fragiles.

Objectif. Le but de cette étude a ainsi été de comparer le contrôle postural et la marche chez les personnes âgées atteintes de la maladie de Parkinson en fonction du niveau de fragilité et, de façon secondaire, déterminer si le sexe peut influencer les principales mesures de l’étude.

Méthodologie. 27 participants (n= 18 hommes) dont 10 individus sont fragiles. Les participants ont effectué 4 tâches d’équilibre postural sur la plateforme de force (2 x 30 secondes chaque, avec un temps de repos entre elles) pour obtenir cinq paramètres du centre de pression : 1) position bipodale avec les yeux ouverts (YO), 2) bipodale avec les yeux fermés (YF), 3) semi-tandem YO, et 4) semi-tandem YF. Les participants devaient également effectuer un test de marche sur 14 pieds à vitesse habituelle ou habituelle et à vitesse rapide (2 x chaque), sur le tapis de marche GAITRite afin de calculer dix paramètres spatiotemporels de la marche. La moyenne des mesures a été utilisée pour les analyses statistiques. Les tests de Shapiro-Wilk et de Levene ont été réalisés pour l’évaluation de la distribution normale et de l’homogénéité des variables, puis une analyse de variance multivariée (MANOVA) à deux facteurs a été effectuée. Résultats. Des différences significatives ont été observées entre les participants fragiles (réduction de l’équilibre) versus ceux non-fragiles pour le contrôle postural, spécifiquement pour l’aire ellipse d’oscillation du centre de pression (p= 0.013, d= 0.47), la vélocité d’oscillation (p= 0.048, d= 0.41) et la fréquence d’oscillations (p= 0.042, d= 0.52). Aucune différence significative n’a été répertoriée entre les sexes pour les paramètres du contrôle postural. Pour ceux de la marche, aucune différence significative n’a été démontrée entre les participants fragiles et non-fragiles. Toutefois, des différences significatives ont été observées entre les hommes et les femmes pour la longueur du pas (p= 0.002, d= 0.71), la largeur du pas (p= 0.001, d= 0.75) et la base de support (p= 0.012, d= 0.64).

Conclusion. Cette étude a démontré que la fragilité impacte négativement le contrôle postural des aînés avec Parkinson, mais non le patron de marche. Les hommes et les femmes auraient, toutefois, un contrôle postural comparable, alors qu’une différence est dénotée entre les deux sexes pour les paramètres de la marche étant que les hommes présentent des valeurs plus élevées que les femmes (longueur et largeur du pas et base de support). Ces résultats ont des implications pour la prise en charge et les décisions cliniques en réadaptation lors de l’évaluation du contrôle postural et de la marche chez les individus avec la maladie de Parkinson.