Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Les jeunes adultes (18 à 35 ans) font face à différents défis et enjeux pouvant influencer leur consommation de substances psychotropes. D’ailleurs, ils constituent une tranche d’âge où la consommation d’alcool et de drogues est importante. Cette consommation pouvant apporter différentes conséquences à court, moyen ou long terme, il devient alors important de mieux comprendre les variables y étant associées. Plusieurs variables sont associées à la consommation de substances psychotropes chez les jeunes adultes, notamment l’autorégulation (processus inhibiteurs et impulsivité), la théorie de l’esprit, l’intensité émotionnelle, la détresse psychologique ou encore l’estime de soi sociale. Cet essai vise à mieux comprendre l’influence de ces différentes variables, chez les jeunes hommes et femmes, sur la propension à prendre la décision de consommer ou non des substances psychotropes. Ainsi, 34 participants ont été recrutés, âgés de 19 à 35 ans (M = 24,41, ÉT = 3,78) et comprenant 21 personnes de sexe féminin et 13 de sexe masculin. La collecte de données impliquait deux rencontres. La première se faisait en ligne, avec l’ordre suivant d’administration des instruments : 1) questionnaire sociodémographique et sur les habitudes de consommation; 2) grille de Dépistage et d’Évaluation du Besoin d’Aide - Alcool/Drogues (DÉBA-A/D); 3) test de fausse croyance de 1er et 2e ordres; 4) test de fausse croyance de 3e ordre; 5) UPPS Impulsive Behavior Scale (UPPS); 6) Affect Intensity Measure (AIM); et 7) Inventaire d’Estime de Soi Sociale (IESS). La seconde rencontre avait lieu en présentiel et les instruments étaient administrés comme suit : 1) tâche de Stroop de la version de la batterie Delis-Kaplan Executive Function System (D-KEFS), puis Alcohol Stroop (ordre définit par pseudo randomisation) et 2) Symptom CheckList-90-R (SCL-90-R). Les analyses ont essentiellement consisté en des analyses de variance factorielles, en considérant le groupe de consommation d’alcool ou de cannabis à trois niveaux et le sexe biologique (ANOVA factorielle 3x2). Les résultats des analyses statistiques ont permis de relever certaines rares distinctions particulières, sur différentes variables d’intérêt, entre les différents groupes de consommation, parmi essentiellement des étudiants universitaires ne présentant pas de problématique de consommation, notamment pour l’alcool. Également, alors qu’il était plutôt attendu d’observer un effet quant à l’impact de la perception de son propre état mental comme dysphorique auprès des plus grands consommateurs, l’échantillon rapportant son état mental comme plutôt euthymique a permis d’ouvrir d’autres perspectives de recherche qui pourraient viser à mieux conceptualiser et concevoir une dynamique de consommation problématique versus récréative.