Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Ce mémoire se penche sur le traitement médiatique de la Loi sur la laïcité de l’État pendant la première année de mandat de la Coalition avenir Québec (CAQ). En effet, cette dernière a été élue avec, entre autres, la promesse de bannir le port de symboles religieux pour les employés de l’État en position d’autorité, incluant les enseignants du primaire et du secondaire. Cette façon d’aménager le religieux dans l’espace public correspond à la laïcité, soit la séparation de l’État et de la religion. Deux grandes idées derrière ce principe s’affrontent. Elles sont communément appelées « laïcité libérale » et « laïcité républicaine », cette dernière correspondant aux visées de la loi adoptée par le gouvernement caquiste. La Loi sur la laïcité de l’État est de même une législation unique au Canada, où la laïcité d’inspiration libérale est généralement davantage prisée. Étant un sujet polarisant, cette loi a été l’objet de très nombreuses publications à travers le pays. Une analyse de contenu des chroniques et des éditoriaux anglophones et francophones de dix grands médias canadiens a permis de comprendre la façon dont la loi a été perçue à travers les journaux. Également, la perception de la loi a été mise en rapport avec la relation historiquement tendue entre le Québec francophone et le Canada anglais. Hormis la langue, les traditions religieuses sont également différentes. Au Québec, l’Église catholique a joué un rôle particulièrement marquant dans l’évolution de la société, notamment dans les services sociaux tels la santé, l’éducation et la charité publique. L’identité québécoise s’est donc forgée à travers la présence du catholicisme pour, par la suite, faire un virage à la suite de la Révolution tranquille. Nos résultats ont entre autres mis en lumière le fait que la quasi-totalité des chroniques et éditoriaux anglophones ont véhiculé une image négative de la loi. Au Québec francophone, les résultats étaient davantage partagés. Toutefois, les conclusions obtenues à travers divers sondages ne correspondaient pas à nos résultats. Il était effectivement montré que, malgré une plus grande proportion d’anglophones qui étaient contre la loi, il y avait malgré tout une proportion non négligeable qui se prononçait plutôt en sa faveur. On a ainsi pu constater que les écrits des chroniqueurs et éditorialistes ne reflètent pas correctement l’opinion publique.