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Impacts des travaux de rechargement des plages sur les poissons fourrages de la zone littorale du lac Saint-Jean : analyse de la méthodologie et de la puissance statistique des échantillonnages de 1989 à 1995

Plourde-Lavoie Patrick et Sirois Pascal. (2016). Impacts des travaux de rechargement des plages sur les poissons fourrages de la zone littorale du lac Saint-Jean : analyse de la méthodologie et de la puissance statistique des échantillonnages de 1989 à 1995. Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées.

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Résumé

Les poissons fourrages de la zone littorale du lac Saint-Jean peuvent être la proie d’espèces exploitées telles que la ouananiche, le doré jaune, la lotte et le grand brochet, et peuvent avoir un impact sur la qualité de pêche sportive. Il y a peu de connaissances sur ces poissons au lac Saint-Jean et il est présumé que leur abondance a diminué au fil des 30 dernières années. De plus, ils sont susceptibles d’être affectés par la gestion du niveau et des berges du lac, laquelle est sujette à être modifiée dans le cadre du renouvellement du Programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean de Rio Tinto. Le projet vise principalement à évaluer les conclusions des études antérieures portant sur les impacts des travaux de rechargement des plages sur les poissons fourrages de la zone littorale du lac Saint-Jean. En premier lieu, une analyse critique de la méthodologie utilisée lors de ces études a été réalisée. Ensuite, des analyses de puissance statistique ont été effectuées à partir des données antérieures. Finalement, ces données ont été réanalysées. Entre 1987 et 2004, huit études ont été réalisées sur les poissons fourrages qui fréquentent la zone littorale près des plages du lac Saint-Jean. Quatre d’entre elles ont été réalisées selon un protocole standardisé afin d’évaluer les impacts des travaux de rechargement des plages. La méthodologie employée consistait à comparer l’abondance des poissons capturés avec une seine de rivage entre des stations rechargées et témoins, regroupées par secteur homogène de productivité. Un total de 20 stations a été utilisé à raison de 3 coups de seine par station et chaque station a été échantillonnée à 5 reprises durant l’été. Ces études ont conclu que les travaux de stabilisation des berges n’avaient pas d’incidence sur les poissons ou encore, que les impacts étaient inférieurs à la variabilité naturelle des populations. L’analyse critique de la méthodologie a révélé que le plan d’échantillonnage utilisé dans les études de 1989 à 1995 ne permet pas de définir précisément les impacts du rechargement des plages. Les secteurs de productivité contiennent des habitats très hétérogènes qui peuvent influencer l’abondance des poissons fourrages. La comparaison des stations aménagées et témoins à l’intérieur d’un même secteur est de ce fait inadéquate. En plus, l’échantillonnage s’est déroulé seulement après le rechargement, de sorte qu’il est impossible de déterminer si les stations témoins et rechargées étaient comparables avant le rechargement. Plusieurs autres facteurs confondants ont pu contribuer à l’importante variabilité des données : l’année du rechargement qui diffère d’une station à l’autre; la possibilité que certaines stations témoins aient été rechargées avant 1986; et la faible efficacité de la seine de rivage pour la capture des jeunes poissons. Par ailleurs, les autres techniques de stabilisation des berges (brise-lames, épis, etc.) n’ont pas fait l’objet d’évaluation scientifique. La puissance statistique représente la probabilité de détecter un effet lorsque cet effet est présent. Les analyses de puissance permettent de déterminer le nombre de sites à échantillonner en fonction de la taille de l’effet recherché et de la variabilité des données. Pour les analyses de puissance, les impacts des travaux ont été évalués en comparant l’abondance entre les stations rechargées et témoins, sans considérer les secteurs de productivité. En tenant compte de l’abondance et de la variabilité moyenne des quatre années d’échantillonnage, les résultats indiquent que les 20 stations échantillonnées auraient pu détecter une baisse d’abondance de 75 % ou plus par espèce, tandis qu’entre 2 et 10 fois plus de stations auraient été nécessaires pour détecter une diminution de 25 ou de 50 %. Une nouvelle analyse des données, utilisant une approche différente, n’a révélé aucune différence d’abondance entre les stations rechargées et témoins. Considérant l’inadéquation de la méthodologie des études de 1989 à 1995 et la faible puissance statistique des données récoltées, il est impossible d’affirmer que les travaux de stabilisation des berges n’ont pas eu d’impacts sur l’abondance des poissons fourrages de la zone littorale du lac Saint-Jean.

Type de document:Matériel non publié (rapport, etc.)
Date:2016
Nombre de pages:62
Organisation:Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées
Sujets:Sciences naturelles et génie > Sciences naturelles > Biologie et autres sciences connexes
Département, module, service et unité de recherche:Départements et modules > Département des sciences fondamentales
Unités de recherche > Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées (CREAE)
Mots-clés:poisson fourrage, littoral, lac Saint-Jean, analyse de puissance statistique, stabilisation des berges, rechargement de plage, seine de rivage, forage fish, statistical power analysis, shoreline stabilization, beach nourishment, beach seining
Déposé le:24 oct. 2016 20:38
Dernière modification:18 août 2021 12:47
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