Pilote Simone. (2025). Regard psychosocial sur le dépistage de la violence conjugale au Centre Intégré Universitaire de Santé et de Services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean : Analyse du point de vue du personnel d’intervention psychosociale. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Au Québec, en 2022, 25 401 personnes ont été victimes d’infractions en contexte conjugal, dont 75 % étaient des femmes (ministère de la Sécurité publique, 2023). Face à l’ampleur de la violence conjugale (VC), il est crucial de mettre en place des moyens efficaces pour la dépister et intervenir. Au Centre Intégré Universitaire de Santé et de Services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CIUSSS-SLSJ), les personnes intervenantes psychosociales, actives dans divers secteurs (soutien à domicile, protection de la jeunesse, urgences, Centre local de services communautaires (CLSC), Groupe de médecine familiale (GMF), etc, jouent un rôle clé dans l’identification de la VC. Il est donc essentiel qu’elles se sentent bien outillées et accompagnées pour effectuer ce dépistage. Ce mémoire explore le point de vue des intervenantes psychosociales du CIUSSS du SLSJ sur le dépistage de la VC. Plus spécifiquement, deux objectifs sont poursuivis : (a) décrire les pratiques de dépistage utilisées par les personnes intervenantes psychosociales du CIUSSS du SLSJ et (b) identifier les enjeux et les besoins perçus par les personnes intervenantes psychosociales quant aux pratiques de dépistage de la VC. Afin d’atteindre ces objectifs, une étude qualitative de type exploratoire-descriptive a permis de recueillir le point de vue de 27 personnes intervenantes psychosociales du CIUSS du SLSJ. Les personnes intervenantes interrogées rapportent que la VC se manifeste selon des fréquences d’incidents variables et sous des formes multiples, allant de signaux subtils à des manifestations plus évidentes. La majorité des personnes intervenantes du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean n’utilisent aucun outil de dépistage de la VC dans leur pratique. Elles s’appuient principalement sur leur jugement professionnel et leur expérience clinique pour la détecter, adaptant leurs évaluations en fonction des indices observés et des dynamiques relationnelles. Le processus de dépistage, tel qu’il est actuellement pratiqué, est plus souvent qu’autrement non linéaire, les personnes intervenantes ajustant leurs interventions aux particularités de chaque situation. L’étude met en évidence plusieurs obstacles entravant les pratiques de dépistage de la VC. Parmi ces obstacles figurent des contraintes institutionnelles, telles que le manque de temps alloué au dépistage et la pression de performance qui génère du stress dans le travail quotidien. Des défis relationnels sont également identifiés, notamment la non-reconnaissance de la VC par les personnes victimes ou les personnes autrices de VC, ce qui freine les intervenantes et les intervenants dans leur démarche de dépistage. De plus, un manque de connaissance générale sur la VC complique davantage leur travail. Ces enjeux soulignent l’importance de renforcer les compétences des personnes intervenantes psychosociales en leur proposant des formations adaptées aux réalités actuelles de la VC, en améliorant l’accès à des outils de dépistage efficaces et en assurant un soutien institutionnel renforcé. Les personnes intervenantes expriment un besoin de ressources supplémentaires, notamment une augmentation des effectifs et davantage de temps dédié aux activités de dépistage et aux interventions liées à la VC. Ce mémoire comporte des forces et des limites qu’il importe de soulever. Soulignons d’abord que la démarche a permis de documenter une problématique posant des défis importants, alors que les statistiques récentes montrent que la VC est en augmentation au Québec (ministère de la Sécurité publique, 2023). Il a aussi permis de cerner le point de vue des personnes qui interviennent quotidiennement en contexte de VC, en mettant en lumière les défis et les besoins qu’elles rencontrent lors du dépistage. Soulignons toutefois que l’échantillon est constitué d’un nombre restreint de personnes intervenantes travaillant au CIUSSS du SLSJ, ce qui invite à la prudence quant à la généralisation des observations. En ce qui a trait aux principales pistes pour les pratiques futures, il serait pertinent de documenter le point de vue des personnes victimes, autrices ou témoins de VC sur le dépistage dans les établissements de santé. Cela permettrait de mieux comprendre comment elles vivent et perçoivent les outils et méthodes de dépistage employés par les personnes professionnelles de la santé et intervenantes. Les résultats de cette recherche montrent également que le manque de formation n’est qu’un des nombreux défis rencontrés. En effet, à l’instar de ce qui est documenté dans d’autres études (García-Quinto et al., 2022 ; Lévesque et al., 2023), les personnes intervenantes soulignent le besoin d’outils pratiques, de directives claires et d’un soutien clinique. La mise en place de ces outils et procédures au sein des organisations des établissements de santé s’inscrirait dans les orientations nationales du plus récent plan d’action en matière de VC (Gouvernement du Québec, 2018).
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2025 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en travail social |
Nombre de pages: | 120 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Service social et travail social |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Unité d'enseignement en travail social |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Pouliot, Eve Blackburn, Marie-Ève |
Mots-clés: | dépistage, établissements de santé, intervenants, outils de dépistage, repérage, violence conjugale |
Déposé le: | 29 avr. 2025 15:48 |
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Dernière modification: | 01 mai 2025 19:39 |
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