Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Au cours de son histoire, la société québécoise est passée du type "traditionnel" au type "industriel", ce qui occasionna un changement social important. Parmi les éléments constituant ce changement on note, entre autres, une métamorphose de l'intégration sociale des vieillards, le tout se traduisant en un réaménagement de leur tissu social. Les personnes âgées de 65 ans et plus étant désormais écartées du monde du travail et n'occupant plus la même place au sein de la famille se voient graduellement isolées socialement. C'est d'ailleurs une telle situation qui, en quelque sorte, a motivé l'État à prendre en charge et même à "s'approprier" la vieillesse par le biais de programmes d'intervention en matière de services sociaux et de santé. Aujourd'hui on connaît les conséquences d'une telle démarche lorsqu'on considère l'ampleur actuelle du fardeau gouvernemental résultant du vieillissement de la population québécoise. Or, dans tout nouveau projet d'intervention auprès de la population âgée, il appert de plus en plus que I'Etat tirerait avantage à s'en remettre, du moins en partie, au potentiel qu'offre la sphère sociale des gens âgés. En effet, devant l'intérêt que suscite le problème du vieillissement des populations, des travaux portant sur l'analyse du vécu social des vieillards parviennent à démontrer que l'environnement social de nos aînés est plus cohérent qu'escompté. Qui plus est, il s'avère qu'à l'étape du troisième âge, l'individu réussit bien souvent à s'adapter à la vieillesse en développant une sociabilité précise. Plus encore, l'analyse faite à l'échelle du Saguenay révèle que la sphère sociale des vieillards se structure différemment selon des facteurs particuliers à savoir le mode d'habitation, l'âge, le sexe et le statut civil. Dans certains cas même, le tout coïncide à une forme distincte de sociabilité dite "alternative" qui semble se dissocier de l'isolement social.