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La poétique du descriptif dans les premiers récits brefs de Marcel Schwob

Larrivée Régis. (2013). La poétique du descriptif dans les premiers récits brefs de Marcel Schwob. Thèse de doctorat, Université du Québec à Chicoutimi.

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Résumé

Cette thèse étudie la question de la description dans les récits brefs de Marcel Schwob de sa première production : ceux recueillis dans Cœur double et Le roi au masque d’or. Elle formule l’hypothèse selon laquelle le descriptif des portraits et des tableaux joue un rôle déterminant dans ses récits. Plus encore, elle propose l’idée que le descriptif de lieu, notamment par le biais d’un lexique et d’une topologie très caractéristiques, est la clef essentielle qui permet de saisir le fonctionnement de sa poétique. L’objectif est donc de voir comment s’insère le descriptif dans le système du récit en envisageant, comme le préconise Hamon, la narrativité « d’abord […] en termes de territorialité ». C’est pourquoi l’ensemble de la thèse relève minutieusement les liens qui unissent les tableaux et les portraits, ainsi que le descriptif et les actions. L’introduction propose une brève réflexion sur les influences qui guident les premiers écrits de Schwob. Elle fait ensuite le bilan des essais critiques qui adressent la question du descriptif dans la production de Schwob pour en arriver à constater qu’il y en a peu. Elle note le fait que, compte tenu de la brièveté de ses récits, l’emplacement, la quantité, la longueur et la complexité des passages descriptifs mériteraient pourtant qu’on s’y attarde davantage. Le premier chapitre présente la théorie et la fiction stevensoniennes comme une entrée en matière éclairante pour aborder la poétique schwobienne. Après avoir rappelé les éléments théoriques majeurs qui guident l’analyse, il expose ensuite les traits caractéristiques du descriptif. Il remarque que les lieux sont mis en avant-plan par la place qu’ils occupent en ouverture du récit, souvent en tant que pantonymes et tableaux liminaires. Par ailleurs, les tableaux sont fréquemment complexes, minutieux et chargés sur le plan sémantique, lexical, stylistique et thématique. Pourtant, de récit en récit, ils décrivent tous une topographie qui a ses constantes et qui impose systématiquement des contraintes analogues aux personnages. Les trous, les fossés et les routes encaissées sont présentés régulièrement comme les métaphores d’un destin littéralement « tracé » du personnage-sujet qui s’y engouffre. Les personnages schwobiens, eux, sont souvent décrits d’emblée dans leurs portraits comme des « figures », mais cela n’est que l’élément le plus visible de cette poétique descriptive qui les « fige » dans la topographie. En effet, la réification du personnage passe par une suite élaborée de réseaux sémantiques, lexicaux, figuratifs et thématiques. Enfin, les éléments qu’instaurent les tableaux et les portraits sont repris dans l’action, dont le sommeil et la perte sont les plus emblématiques du personnage schwobien. Le deuxième chapitre étudie la spécificité de cette poétique descriptive en s’attardant à cinq récits satellitaires, représentatifs de la production nouvellistique schwobienne entre 1889 et 1892. L’étude des « Portes de l’opium » relève l’importance symbolique de l’incipit dans le récit schwobien en ce qu’il met en place (à partir d’un mot-maquette, par exemple) les réseaux symboliques signifiants qui reviennent dans les tableaux de lieux personnifiés et les portraits de personnages réifiés. La deuxième étude sur « Pour Milo » permet de s’attarder à la phrase-maquette, à l’importance des trous dans les tableaux et à l’insertion du personnage dans les lieux tels que la description le présente, cadré dès sa première apparition. La troisième étude de « La Grande-Brière » analyse le rapport étroit entre les inscriptions dans le tableau (les sillons) et le portrait du personnage (les rides). Elle révèle la place centrale qu’occupe le motif du « fil ». La quatrième étude de « La Cité dormante » analyse la réticulation du mot-maquette « or », le paradigme du sommeil et sur le décor hypotyposé qui caractérise le tableau schwobien. Enfin, l’étude de « 52 et 53 Orfila » s’attarde aux effets poétiques créés par l’emploi du mot « figure », au motif du lit et au descriptif des liquides dans les tableaux extérieurs et intérieurs. La conclusion est l’occasion de faire un rappel des grandes lignes de la poétique descriptive schwobienne. À partir de cette thèse, une voie prometteuse s’offre à l’exploration de liens entre cette poétique et le descriptif stevensonien. Ce serait une étude qui regarderait avantageusement du côté du rôle des « images » dans les nouvelles des deux auteurs et de l’esthétique nouvellistique privilégiée qui pose l’exigence d’une description dynamisée tout le long du récit.

Type de document:Thèse ou mémoire de l'UQAC (Thèse de doctorat)
Date:2013
Lieu de publication:Chicoutimi
Programme d'étude:Doctorat en lettres
Nombre de pages:225
ISBN:Non spécifié
Sujets:Arts et lettres > Étude des arts et des lettres > Études littéraires
Département, module, service et unité de recherche:Départements et modules > Département des arts, des lettres et du langage > Unité d'enseignement en lettres
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s):Harvey, Cynthia
Déposé le:12 juin 2019 13:57
Dernière modification:12 juin 2019 13:57
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