Diadiou Fatoumata. (2020). Le programme de substitution aux opiacés du Centre de réadaptation en dépendance de Jonquière (Saguenay-Lac-Saint-Jean) : effets et défis. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Le trouble lié à l’usage d’opioïdes est un problème de santé publique préoccupant du fait du nombre grandissant des personnes qui y sont confrontées et des conséquences sociétales négatives qu’il engendre. Face aux limites du sevrage comme solution à ce problème, l’approche de la réduction des méfaits représente une alternative importante du fait qu’elle ne vise pas nécessairement l’arrêt de la consommation d’opioïdes, mais plutôt la réduction des impacts liés à la consommation d’opioïdes. Concrètement, cette approche se traduit par les traitements ou thérapies de substitution aux opiacés (TSO) qui ont la fonction de réduire les symptômes de sevrage et l’envie de consommer ces produits et par l’effet même, de réduire les méfaits de la consommation d’opioïdes. Plusieurs travaux de recherche ont montré l’efficacité de ces traitements alors que d’autres ont ressorti des difficultés à pérenniser les résultats qu’ils produisent chez les patients. Cependant, peu de publications abordent les facteurs qui contribuent à l’efficacité du traitement et ceux qui atténuent ou qui compromettent le maintien de ces résultats. Il apparait alors nécessaire de s’intéresser à l’efficacité des programmes de substitution aux opiacés, mais également sur les facteurs qui la renforcent et ceux qui l’affaiblissent. Ce mémoire se propose d’évaluer l’efficacité d’un programme de substitution aux opiacés (PSO), implanté en 2001 au Centre de réadaptation en dépendance du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS), situé dans l’arrondissement de Jonquière de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Spécifiquement, l’étude vise à : 1) décrire le profil des usagers du programme; 2) analyser les services offerts par le programme; 3) relever les effets à court terme et à long terme du programme, leur pérennité et leur adéquation avec les objectifs spécifiques du programme; 4) faire ressortir les points forts et les points faibles des interventions du programme selon ces effets relevés en les comparant avec d’autres pratiques au plan mondial; 5) formuler des recommandations afin de bonifier le programme. Cette étude utilise une méthode mixte qui s’appuie principalement sur une approche évaluative de l’efficacité de programme soutenue par deux modèles théoriques. Le « modèle cube » qui préconise une combinaison de données subjectives et objectives pour évaluer l’efficacité d’un programme et le modèle « les dimensions de l’évaluation de l’efficacité d’un programme » qui propose cinq dimensions à prendre en compte lors de l’évaluation d’un programme. Les données sont collectées à l’aide de questionnaires, répondus par 47 participants et d’entrevues individuelles menées auprès de 17 participants. La consultation de documents internes au programme a été également menée. Les données qualitatives ont été soumises à une analyse inductive tandis que les données quantitatives ont fait l’objet d’analyses statistiques descriptives et différentielles. De plus, une revue rapide de littérature comportant 42 études a été réalisée afin de répertorier les meilleures pratiques en matière de TSO. Les résultats indiquent une portion d’usagers dépendante aux opioïdes illicites et une autre dépendante aux médicaments opioïdes. Les services du programme englobent principalement un traitement de gestion du sevrage et un traitement de maintien par la méthadone ou la suboxone. D’une façon générale, aussi bien les usagers que les professionnels du programme ont rapporté des effets psychosociaux et sanitaires positifs sur les usagers, attribués aux interventions du programme. De plus, le programme a favorisé une baisse de la consommation d’opiacés et des comportements à risque des participants. Ces résultats positifs sont favorisés par une bonne organisation des services, une équipe de professionnels très engagée et des responsables soucieux d’améliorer le programme par le biais de solutions novatrices. Cependant, l’application restreinte de la réduction des méfaits, l’insuffisance des ressources et des services psychosociaux offerts ne favorisent pas une prévention efficace des rechutes et contribuent à fragiliser la rétention et l’assiduité des usagers. Finalement, afin de concourir à l’amélioration du programme, une revue rapide de littérature a permis de repérer les pratiques qui favorisent l’efficacité des traitements et des programmes de substitution aux opiacés. Bien que moins d'études soient portées sur les interventions et les thérapies psychosociales, les écrits soutiennent que les meilleures pratiques en matière de TSO résident dans la combinaison de traitements pharmaceutiques et d’interventions et de thérapies psychosociales. Pour clore cette étude, des recommandations, soutenues par cette revue de la littérature et les suggestions ressorties lors des entrevues, sont formulées. Principalement, elles se résument à la nécessité d’offrir un continuum de services centrés sur les besoins de l’usager.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2020 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en travail social |
Nombre de pages: | 206 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Service social et travail social |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Unité d'enseignement en travail social |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Carignan, Louise Béland, Jean-Pierre |
Mots-clés: | évaluation de programme, facteurs facilitant, facteurs limitant, meilleures pratiques, méthode mixte, substitution aux opiacés |
Déposé le: | 22 janv. 2020 14:08 |
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Dernière modification: | 01 mai 2023 16:02 |
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