Attard Virginie. (2021). Évaluation de la formation au Programme Lanterne|Awacic en matière de prévention de la violence sexuelle en milieu autochtone atikamekw. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Selon l’OMS (2002), la violence sexuelle représente un grave problème de santé publique touchant des millions de personnes chaque année dans le monde. Les jeunes enfants semblent plus à risque de vivre une situation de violence. Chez les enfants, les conséquences de l’agression sexuelle sont pernicieuses et peuvent provoquer, en plus des séquelles physiques, des troubles mentaux comme un état de stress post-traumatique ou encore des problèmes de comportements. Ces conséquences perdurent et trouvent un écho jusqu’à l’âge adulte. Dans ce contexte, il est important de mettre sur pied des programmes de prévention permettant de sensibiliser les populations sur ce sujet et ainsi d’éviter la perpétuation des risques d’agression sexuelle. Toutefois, chez les tout-petits, seulement quatre programmes ont été recensés sur la prévention de la violence sexuelle et aucun d’entre eux n’a été réalisé en milieu autochtone (Hébert et al., 2017). Ainsi, le programme Lanterne|Awacic apparait comme un projet novateur. Ce projet de recherche met en exergue l’évaluation de la formation au programme Lanterne|Awacic et l’utilisation des outils associés sur la prévention de la violence sexuelle chez les tout petits au sein de deux communautés autochtones atikamekw au Québec : Wemotaci et Manawan. Basée sur un devis mixte, cette étude évaluative est de nature sommative et formative. Le volet sommatif vise, par le biais de questionnaires, à évaluer les effets associés à la participation à la formation Programme Lanterne|Awacic sur les connaissances, les croyances et le niveau d’aisance à intervenir des professionnel·le·s en matière de prévention de la violence sexuelle chez les 0-5 ans dans un contexte autochtone. Le volet formatif, quant à lui, vise à : a) documenter la perception des professionnel·le·s quant à la pratique sécurisante des animatrices lors de la formation, l’utilisation des outils du programme auprès des tout-petits et b) identifier les barrières et les leviers propres aux programmes de prévention en matière de violence sexuelle au sein des communautés autochtones. Cette étude, menée auprès de 42 participant·e·s, a privilégié l’utilisation de 3 types de collecte de données : le questionnaire, l’entrevue et le groupe de discussion. Les résultats qui en émergent ont quant à eux été analysés à partir de deux perspectives théoriques : a) la recherche évaluative en milieu autochtone et b) le transfert des connaissances. Le volet sommatif de ce mémoire révèle des résultats positifs de la formation à très court terme (p.-ex : augmentation des connaissances et des attitudes), mais des résultats plus mitigés quant à son effet et à l’utilisation des outils (p.-ex : pas ou peu d’utilisation des outils après la formation, les enfants en bas âge n’étaient pas le public des professionnel·le·s) à moyen terme au sein des communautés atikamekw ciblées. Les résultats suggèrent qu’un suivi avec les communautés aurait permis de maintenir les effets sur le moyen terme et éventuellement le long terme. Concernant le volet formatif, les résultats mettent en exergue l’importance du processus de sécurisation culturelle dans les projets menés avec les communautés autochtones, la nécessité d’impliquer la population locale dans le projet (p.-ex : analyse des besoins) et l’appréciation des participant·e·s face à la formation au Programme Lanterne|Awacic. Il faut comprendre que la violence sexuelle est, à ce jour, encore un sujet tabou au sein des communautés (Morin et Lafortune, 2008). Les statistiques concernant la violence sexuelle au sein des communautés autochtones ne semblent pas refléter la réalité. En effet, la proximité géographique avec son agresseur, le manque de confidentialité des services et la peur de représailles sont des éléments qui viennent entraver le dévoilement et la dénonciation d’une agression sexuelle. Les relations entre les Autochtones et les allochtones ont encore besoin d’évoluer afin d’arrimer leurs pratiques. L’implication des communautés dans les projets de recherche ne doit pas se limiter à la participation à une formation. Pour que les effets de la formation perdurent, un suivi post formation s’avère être essentielle.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2021 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en travail social |
Nombre de pages: | 180 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Psychologie Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Service social et travail social |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Unité d'enseignement en travail social |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Bergeron-Leclerc, Christiane Dion, Jacinthe |
Mots-clés: | communautés autochtones, évaluation de programme, petite enfance, prévention, promotion des relations respectueuses, violence sexuelle |
Déposé le: | 17 mars 2021 10:04 |
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Dernière modification: | 21 avr. 2023 18:10 |
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