Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

Notre revue de littérature a fait ressortir une volonté de s’inscrire dans le vivre ensemble, or celui-ci est paradoxalement davantage associé à un problème, voire à une obligation. Dans un contexte d’individualisme grandissant, on observe que les individus développent de plus en plus leur singularité. Dans cette perspective, les villes apparaissaient comme des lieux de prédilection, et les initiatives en milieu urbain comme des espaces propices à l’observation de ce vivre ensemble. Nous avons donc choisi d’observer l’expérience du vivre ensemble à travers la pratique des participants des jardins collectifs et communautaires afin de répondre à notre question de recherche : comment se manifeste le vivre ensemble dans les expériences collectives comme le jardinage urbain ? Pour y répondre, nous avons décidé d’utiliser le cadre de référence proposée par Boulianne, Olivier-D’avignon et Galarneau (2010) : l’approche des retombées sociales. Nous avons choisi d’inscrire notre étude dans une recherche qualitative de type exploratoire et non expérimental. À la suite de notre recrutement (réalisé grâce à la méthode dite « boule de neige »), nous avons réuni onze participants qui ont accepté de nous partager leur expérience au moyen de récit de pratique (Bertaux, 1976). Ceux-ci, s’inscrivant dans la pratique des jardins collectifs et/ou communautaires. Nous avons par la suite procédé à une analyse thématique. Nos résultats ont fait ressortir que l’accroissement de l’unicité des individus et de leurs différences n’engendre pas une perte du vivre ensemble, mais davantage une volonté de jardiner ensemble, dans le respect de l’individualité et de l’unicité de chacun. On observe alors une multiplicité des pratiques, chacun s’inscrivant dans le vivre ensemble à sa façon. Tout un chacun se doit concilier ses aspirations, sa vision et sa personnalité. L’enjeu pour les jardins est alors d’offrir à ses participants un cadre, tant au niveau du mode de gouvernance que du fonctionnement opéré. Le vivre ensemble est, finalement, bien présent dans les jardins. Les liens sociaux se constituent au travers de ces initiatives sociales qui apparaissent comme des occasions de créer le vivre ensemble en s’inscrivant dans un projet selon les intérêts et les aspirations de chacun.