Belal Malika. (2023). La maltraitance envers les personnes âgées : point de vue d’intervenantes sociales oeuvrant dans des organismes communautaires dédiés aux aînés. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Selon l’Organisation mondiale de la santé () (2017), une personne âgée sur 6 à travers le monde subirait de la maltraitance, ce qui représente environ 141 millions de personnes. La maltraitance envers les personnes aînées se manifeste de différentes façons et prend de plus en plus d’ampleur dans la société actuelle (Beaulieu et al., 2018). Même si la proportion des personnes âgées victimes de maltraitance reste constante, le nombre mondial de victimes devrait rapidement augmenter en raison du vieillissement de la population, pour atteindre 320 millions de victimes d’ici 2050 (OMS, 2017). Cette étude vise les trois objectifs suivants : 1) Documenter les perceptions qu’ont les intervenantes sociales en ce qui a trait à la maltraitance des aînés, la définition qu’elles donnent à ce concept, ses formes et ses conséquences, 2) Recueillir leurs perceptions sur les principaux facteurs qui mettent les aînés dans une situation de vulnérabilité à subir la maltraitance, et 3) Recueillir leur point de vue sur les caractéristiques qui font en sorte que certaines personnes commettent de la maltraitance envers les aînés. Afin de documenter le point de vue des intervenantes sociales travaillant auprès des aînés maltraités, une étude qualitative, de type descriptif et exploratoire, a été réalisée dans différents organismes communautaires oeuvrant dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’échantillon est constitué de sept intervenantes qui ont été recrutées au sein de leur milieu de pratique afin de participer à des entrevues semi-dirigées, qui ont été réalisées entre les mois de mars et juillet 2018. Dans le cadre du présent mémoire, le modèle bioécologique de Bronfenbrenner, a été utilisé à titre de cadre théorique pour effectuer la collecte et l’analyse des données. L’approche propose un cadre de référence, partant du principe que l’individu fait partie intégrante de son environnement et qu’ils sont inséparables. Le modèle bioécologique propose d’étudier la complexité des dynamiques individuelles et des interactions entre les personnes et leur environnement (Carignan, 2017). Les principaux résultats montrent que les différentes formes de maltraitance constatées par les répondantes sont : 1) la maltraitance psychologique et verbale, 2) la maltraitance financière ou économique, 3) la maltraitance physique, 4) la maltraitance sexuelle, 5) la négligence, et 6) l’âgisme. En outre, les facteurs qui, selon elles, rendent les aînés vulnérables à subir de la maltraitance ou à se maintenir dans une telle situation sont de trois ordres : 1) les caractéristiques individuelles des victimes, 2) les facteurs relationnels, ainsi que 3) les facteurs communautaires et sociétaux. À ce sujet, il est important de mentionner que lorsque les répondantes ont été interrogées sur ces facteurs, la majorité des personnes consultées ont mentionné que les agresseurs sont souvent des membres de l’entourage des aînés, soit des membres de la famille (un enfant, un conjoint ou une conjointe, un frère ou une soeur plus jeune), un fournisseur de soins ou de services de santé ou de services sociaux, un ami ou un voisin. Par ailleurs, les résultats montrent que les personnes qui commettent la maltraitance sont perçues comme possédant des caractéristiques spécifiques qui peuvent les prédisposer au passage à l’acte de maltraitance : 1) les problèmes liés à la santé mentale, les troubles de personnalité et les troubles cognitifs, 2) les problèmes de dépendance et 3) l’instabilité d’emploi. Puisque le sujet de la maltraitance des aînés ne cesse de prendre de l’ampleur dans la société et que la maltraitance se fait généralement dans une dynamique relationnelle, il est important de s’assurer de bien prendre en considération le lien de confiance établi entre l’aîné et le maltraitant ainsi qu’avec les membres de son entourage. Il est aussi important de bien reconnaître et soutenir les intervenants qui travaillent directement avec les aînés, les outiller afin de leur faciliter la tâche de détecter, de reconnaître et de dénoncer la maltraitance. Malgré l’intérêt de ce mémoire, la portée de cette étude demeure limitée, puisque les résultats ne peuvent pas être généralisés aux différentes perceptions que peuvent avoir l’ensemble des intervenantes sociales oeuvrant auprès des aînés vivant dans différents milieux de vie et dans d’autres municipalités en raison du nombre limité de répondantes.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2023 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en travail social |
Nombre de pages: | 117 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Psychologie Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Service social et travail social Sciences sociales et humaines > Sciences sociales > Sociologie |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences humaines > Unité d'enseignement en travail social |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Maltais, Danielle Sasseville, Nathalie |
Mots-clés: | aînés, conséquences, intervenantes sociales, maltraitance, organismes communautaires, violence |
Déposé le: | 24 juill. 2023 08:46 |
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Dernière modification: | 28 août 2023 19:21 |
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