Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

La pandémie a grandement bouleversé la population mondiale, et ce, dans plusieurs sphères du quotidien. En effet, cette crise sanitaire est venue affecter la santé de tous, notamment les habitudes de vie, et ce, tout particulièrement chez les adolescents. Au printemps 2020, ils se sont retrouvés isolés d’urgence à leur domicile respectif pour un temps indéterminé. Ils ont donc dû composer avec un nouveau mode de vie imposé, ne sachant quand l’école allait pouvoir reprendre son cours habituel. Dans ce contexte, à la lumière du modèle bioécologique et du modèle de la conservation des ressources, ce mémoire vise deux objectifs. Le premier consiste à décrire les changements observés par les adolescents dans leurs habitudes de vie dans le contexte pandémique, et ce, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'activité physique, le sommeil, la consommation de substances psychoactives et le temps d'écran. Le second objectif vise à identifier les facteurs de vulnérabilité et de protection associés à ces changements dans le discours des adolescents. Pour ce faire, des rencontres de groupe ont été réalisées auprès de 57 jeunes du Saguenay-Lac-Saint-Jean entre le 15 décembre 2021 et le 31 mai 2022. Ces élèves provenaient de trois écoles secondaires de la région et ont participé à des entrevues de groupe semi-dirigées. Les résultats indiquent que les jeunes ont vécu davantage de changements négatifs que positifs dans leurs habitudes de vie en temps de pandémie. En effet, les participants ont observé une perte de routine au quotidien, ce qui a engendré une détérioration de leurs habitudes liées à leur alimentation, leur sommeil, leur temps d’écran et leur consommation de substances psychoactives. De plus, ils estiment que les changements observés dans une sphère (ex : diminution de la pratique d’activité physique), contribueraient à affecter négativement d’autres sphères (ex : l’alimentation et le sommeil). En effet, les interactions entre les changements vécus dans les habitudes de vie ont grandement affecté leur quotidien. Par exemple, la hausse importante du nombre d’heures passées sur les écrans les a menés à se coucher et à se lever à des heures plus tardives. Ces changements dans leur routine de sommeil les ont parfois menés à négliger des repas ou à grignoter constamment entre ceux-ci. Néanmoins, certains adolescents ont noté une amélioration de leurs habitudes de vie. Par exemple, en ce qui concerne l’activité physique et l’alimentation, certains ont nommé avoir profité de cette période pour bouger ou cuisiner davantage, seuls ou en famille. Pour le sommeil, certains ont apprécié se reposer et vaquer à leurs occupations sans horaire imposé. Quant à leur consommation de substances psychoactives, des élèves ont indiqué avoir perdu l’envie de vapoter durant le confinement. Aussi, certains facteurs sont venus affecter le quotidien des jeunes dans ce contexte, notamment pour ceux composant préalablement avec un diagnostic (TSA, TDAH, troubles anxieux, etc.) ou encore ceux demeurant en milieu rural. Ces résultats soulignent l’importance de mieux comprendre le vécu et les besoins des jeunes en région éloignée dans le contexte de la pandémie. Ils pourront ensuite être intégrés aux interventions psychosociales mises en place en vue d’améliorer la qualité et l’efficacité du soutien offert aux jeunes dans le contexte post-pandémique.