Savard Rémi-Julien. (2020). « La leçon d’harmonie » suivi de La monstration dans la parole romanesque : s’exprimer au-delà du possible. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Ce mémoire en recherche-création porte sur les notions d’indicible et de limites du langage dans le texte narratif. Il part de la prémisse que certaines parties de l’expérience humaine demeurent impossibles à dire explicitement. Cela étant, il demeurerait possible de montrer, à travers les formes narratives et leurs innovations, ce qui n’arrive pas à se dire. La distinction entre dire et montrer est à la base de notre réflexion sur la question et traverse tout le mémoire. Le volet création présente les trois premiers chapitres d’un roman intitulé « La leçon d’harmonie » dans lequel la monstration occupe une grande place. Ce récit est une façon d’explorer par la pratique la question de la monstration en cherchant des façons concrètes de montrer l’intériorité des personnages et leur rapport entre eux. Amantine, une professeure de piano, est confrontée à deux nouveaux élèves, Columbia et la petite Jeanne France. La communication s’avère difficile, leurs conceptions de la musique se révélant bien différente. En plus de mettre en scène des personnages qui n’arrivent pas à transmettre l’effet qu’a la musique sur eux, le récit remet en doute la capacité de la théorie musicale à rendre compte adéquatement du fait sonore. Le volet théorique traite de la monstration à l’intérieur de la dimension dialogale du récit, en prenant comme objet d’étude le roman Dix heures et demie du soir en été de Marguerite Duras. La première partie de la recherche définit les différents types de limites auxquels fait face le langage. Les limites peuvent se diviser en deux grandes catégories : superficielle et profonde, les premières relevant du contexte de communication, les secondes d’un indicible constitutif du langage. Dans la deuxième partie, nous cernons quels sont les objets de la monstration. Chez Marguerite Duras, c’est surtout autour de la dimension émotionnelle et du rapport à l’autre que le langage fait défaut. La troisième partie de la recherche porte sur les mécanismes de la monstration mis en oeuvre dans le narratif. L’objet narratif implique des lois de récit qui, lorsqu’elles sont enfreintes, viennent indiquer la présence de contenus implicites à décoder. Dans la quatrième partie, nous formons l’hypothèse que l’expression du rapport à soi et du rapport à l’autre est problématique parce que ceux-ci relèveraient d’impressions prélangagières. En faisant la distinction entre une impression et sa saisie, nous cherchons à montrer que l’expression directe d’une impression est une mise en forme nécessaire, mais dénaturante. La monstration, quant à elle, chercherait plutôt à reproduire les conditions de l’avènement d’une impression avant son saisissement intellectuel.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 2020 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en lettres |
Nombre de pages: | 147 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Arts et lettres > Création littéraire et artistique > Littérature Arts et lettres > Étude des arts et des lettres > Études littéraires |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des arts, des lettres et du langage > Unité d'enseignement en lettres |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Parent, Anne-Martine Xanthos, Nicolas |
Mots-clés: | Duras, indicible, limite du langage, lois de récit, monstration, montrer, linguistique, Marguerite Duras, narratif |
Déposé le: | 16 juill. 2020 08:27 |
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Dernière modification: | 18 juill. 2023 19:39 |
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