Sanogo Idrissa. (2022). Management des risques : un moyen pour gérer les projets de développement international. Thèse de doctorat, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Les projets de développement international visent à contribuer, directement ou indirectement, à la réalisation d’une réduction durable et équitable de la pauvreté et/ou de l’amélioration du niveau de vie dans les pays du Sud (Golini et al., 2018 ; Ika et coll., 2018). Il s’agit donc d’un type de projet spécifique. Avec parfois des objectifs intangibles et évoluant dans des contextes difficiles, les projets de développement international sont considérés comme des processus complexes que l’on n’arrive difficilement à maitriser dans leur totalité. Ainsi, pour faire face à la complexité et à l’incertitude auxquelles ils sont soumis, il devient opportun de penser autrement la gestion de ces projets. Le management des risques ou la gestion des risques se présente donc comme un moyen pour gérer les projets de développement international. Dans cette optique, en mettant l'accent sur l'identification et l'évaluation des facteurs de risques, d’incertitudes, la complexité du contexte et la mise en oeuvre de stratégies pour y faire face, la pratique de la gestion des risques devient un outil efficace de prise de décision pour toutes les parties prénantes, y compris les équipes de projets. Cette recherche s’est appuyée sur de l’exploration effectuée au sein d’un projet de développement international. Dans un contexte de crise multidimensionnelle, le cycle de vie de ce projet est intrinsèquement lié à son environnement très complexe et plein d’incertitudes. Les étudier indépendamment semble donc être pour le projet en question une source de menaces supplémentaires. L’enjeu de ce travail de recherche consiste alors à savoir si la gestion des risques peut avoir une influence positive sur la gestion globale d’un projet de développement international. De ce qui précède, la question centrale de la recherche est la suivante : quel modèle pertinent de gestion des risques pour les projets de développement international ? À la lumière de l’ensemble des éléments, notre recherche se fixe comme objectif d’apporter une contribution pratique pour les projets de développement international aux prises avec ses enjeux de gestion des risques et faire progresser la recherche scientifique sur la question. De manière spécifique, elle vise les objectifs suivants : (i) Définir les préalables à la gestion des risques pour les projets de développement international, (ii) Proposer un modèle pertinent de gestion des risques adapté aux projets de développement international, susceptible d’améliorer leur efficacité et leurs impacts. Pour répondre aux questions de recherche et aux objectifs de recherche, un cadre conceptuel est proposé et composé principalement de deux éléments. Le premier élément est celui de « la gestion des projets de développement international ». Pour cela le cycle de gestion des projets de développement international tel que proposé par Hédia Hadjaj-Castro (2007) ; Bouchard (2008) ; GRDR (2012), sont mis en avant. Il se résume aux phases montage, financement, mise en oeuvre (ou exécution), suivi et évaluation. Cependant, bien que bénéfique pour la réussite d’un projet de développement international, le cycle de projet est loin d’être le seul outil à utiliser pour garantir l’atteinte des objectifs fixés. D’autres facteurs de succès tels que la qualité de gestion, l’implication des parties prenantes, la communication multi acteurs, la gestion de la complexité et des incertitudes, …sont évoqués par Ika, Diallo et Thuillier (2009) ; Muriithi et Crawford (2003) ; Ika et Donnelly (2017) ; Flyvbjerg (2016) ; Munro et Ika (2020) ; Brière et Proulx (2003) ; Jepsen et Eskerod (2009), Thamhain (2013), …Le deuxième élément est la « gestion des risques pour les projets de développement international ». Cet élément se focalise premièrement sur la gestion classique des risques telle qu’évoquée par PMI (2017), Maders et Masselin (2009), ISO 31000 (2018), Lainey et al (2009), MEHARI (2017), AFNOR (2003, 2009, 2016). Ensuite, compte tenu des limites des méthodes classiques de gestion des risques à pouvoir gérer rigoureusement les incertitudes (risques et opportunités) et la complexité du contexte liées aux projets de développement international, d’autres théories ont émergé. Elles proposent toutes d’aller vers un modèle de gestion des risques plus évolué où les risques des projets sont gérés au même titre que les opportunités ainsi que la complexité du contexte. Autrement dit, gérer les incertitudes et la complexité desdits projets tout simplement. Cette vision est partagée par Ward et Chapman (2001), Munier (2002), Barthélemy (2002), Kloman (2003), Aubert et al., (2004), Duffourn et Pouteaux (2014), Amansou (2019), ... Pour réaliser cette recherche qualitative et descriptive, la méthodologie adoptée a consisté en une étude de cas unique, soit celle d’un projet de développement international. Dans le cadre de la collecte de données, cinq groupes de discussion semi structurés comprenant l’équipe de projet, et le gestionnaire de projet, les responsables des agences d’exécution et de prestation, le bailleur de fonds et les représentants de l’État (membres du comité de pilotage) sont constitués. Plus de deux cent documents sont analysés, et des séances d’observation totalisant une dizaine d’heures sont organisées. Les résultats de la recherche appuient l’idée de Amansou (2019), Rodriguez-Rivero et al. (2020), Thamhain (2013), …que les démarches classiques de gestion des risques ne permettent pas de faire face au contexte complexe et incertain des projets de développement international. Pour cela, Ward et Chapman (2001) et Hillson (2004), suggèrent l’adoption d’approches gestion des risques plus intégratives et globales pour ces types de projets. Cela permet de prendre en compte dans la gestion de projet la complexité du contexte, les situations dans lesquelles les évènements futurs ont des effets négatifs sur un ou plusieurs objectifs du projet (risques) où des effets positifs sur un ou plusieurs objectifs du projet (opportunités). Au final, bien que les résultats de la recherche témoignent de l’utilité des approches de gestion des risques dans l’amélioration de la qualité de gestion des projets de développement international, elles ne sauraient être perçues comme des procédés qui se font en une seule fois. Elles doivent être permanentes tout au long du cycle de projet afin d’éviter l’apparition de nouveaux imprévus (résiduels) durant une phase du même cycle. Ainsi, pour éviter de tel scenario, Berger (1957), Aubert et al., (2004), Rodriguez-Rivero et al. (2020) mettent l’accent sur l’importance de la participation des parties prenantes.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Thèse de doctorat) |
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Date: | 2022 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Doctorat en management de projets |
Nombre de pages: | 221 |
ISBN: | Non spécifié |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences de la gestion > Management |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences économiques et administratives > Programmes d'études de cycles supérieurs en management (doctorat) |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Diallo, Thierno Leyrie, Christophe |
Mots-clés: | développement, gestion, incertitude, international, projet, risque, projet de développement international, gestion des incertitudes, gestion des risques |
Déposé le: | 13 juill. 2022 09:56 |
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Dernière modification: | 19 mai 2023 16:29 |
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