Constellation, le dépôt institutionnel de l'Université du Québec à Chicoutimi

Résumé

L’éducation est considérée comme un élément favorisant la prévention de difficultés sociales, culturelles, psychologiques et économique au long court. Or, pour les jeunes des Premières Nations, les effets dévastateurs du colonialisme et des politiques d’assimilations forcées, impactent encore trop souvent leur réussite éducative. Toutefois, certains efforts sont déployés et davantage ces dernières années, par les différents acteurs oeuvrant de près ou de loin à la réussite des jeunes, dont les intervenant psychosociaux1. Au coeur de ces efforts on retrouve la mise en place de la sécurisation culturelle. Cette dernière est considérée comme une démarche de société responsable et incontournable, s’inscrivant dans un processus de réconciliation, afin de contrer l’assimilation culturelle des Premières Nations et de soutenir la persévérance et la réussite éducative. Ainsi, cette recherche vise un apport à cette démarche, afin de favoriser la persévérance et la réussite éducative des jeunes des Premières Nations dans les écoles secondaires au nord du 49e parallèle. Plus particulièrement, les trois objectifs suivants sont ciblés : 1) Identifier et décrire des exemples et des éléments de pratiques de sécurisation culturelle qui sont mises en place par des intervenants psychosociaux dans les écoles secondaires auprès des élèves des Premières Nations; 2) Analyser ces exemples pour en dégager des facteurs de persévérance scolaire et de réussite éducative, et 3) Émettre des recommandations pour les intervenants psychosociaux afin de soutenir la persévérance scolaire et la réussite éducative des élèves des Premières Nations par l’entremise de pratiques de sécurisation culturelle. Cette étude s’inscrit dans l’un des volets du projet d’Action concertée de l’approche de sécurisation culturelle financé par le Fonds de recherche Société et culture Québec (FRQSC) pour soutenir la persévérance scolaire et la réussite éducative des élèves autochtones, dirigé par la professeure Christine Couture (2019). Selon un devis de recherche qualitatif thématique et de type collaboratif, six (6) intervenants psychosociaux qui travaillent auprès des jeunes des Premières Nations ont été recrutés pour participer à des entrevues semi-dirigées et sous forme d’échange. Il appert que, pour les participants, la sécurisation culturelle est un concept essentiel et inséparable à leur pratique. En plus de favoriser la persévérance scolaire et la réussite éducative, les participants rapportent que c’est une démarche primordiale pour participer au processus de réconciliation et d’autonomisation des Premières Nations. De ces entrevues, il ressort 11 recommandations de base, par lesquelles se déclinent de nombreuses pratiques de sécurisation culturelle, préconisées par les intervenants psychosociaux, qui travaillent auprès des jeunes des Premières Nations. Ces pratiques, qui vont de la création du lien, à l’utilisation de la culture et à l’adaptation de pratiques allochtones, semblent avoir permis à plusieurs élèves d’accroître leur motivation scolaire et leur persévérance.