Pinette Manon. (1996). Étude comparative des styles de pensée et des habiletés sociales d'étudiants autochtones et caucasiens de deuxième, troisième et quatrième secondaire. Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Chicoutimi.
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Résumé
Le but de l'étude était d'étudier la relation entre les styles de pensée et les habiletés sociales et de comparer les données par rapport à deux populations différentes soit la population caucasienne et la population autochtone. En effet, peu d'études sur le sujet nous permet difficilement d'ajuster l'enseignement aux caractéristiques des étudiants autochtones. Il était donc important de procéder à cette étude afin d'aider le milieu éducatif à améliorer l'enseignement, les activités d'apprentissage et l'évaluation.
Il s'agissait donc, comme objectif spécifique, d'identifier des particularités de styles de pensée et d'habiletés sociales pour les sujets autochtones qui seraient différents chez les caucasiens. Pour arriver à ce résultat, différents modèles ont été analysés afin de cerner de façon globale le style des étudiants.
La théorie de Robert J. Sternberg (1988), sur le «Mental Self-Government», pour les styles de pensée et le modèle de Loranger (1987) ont été retenus car ils représentaient de façon pertinente les dimensions importantes pour la problématique de notre recherche.
L'analyse de recherches et de théories a permis de formuler deux hypothèses qui ont été partiellement vérifiées. L'étude voulait ainsi fournir aux enseignants des pistes et des connaissances pouvant les aider à personnaliser et à adapter leur enseignement selon les caractéristiques des étudiants autochtones. Le questionnaire de Robert J. Sternber sur les styles de pensée et celui de Loranger, tiré de Goldstein, furent les instruments de mesure utilisés lors de l'étude.
Les résultats aux questionnaires des étudiants autochtones et caucasiens de deuxième, troisième et quatrième secondaire ont été comparés. En établissant les différences entre ces deux groupes de sujets, nous avons pu établir des particularités qui différenciaient les deux groupes d'étudiants. Ces étudiants vivaient dans des milieux différents, les jeunes autochtones vivant dans un milieu économiquement faible et où l'éducation ne constitue pas encore une valeur de premier plan pour les parents, soit parce qu'ils n'ont pas confiance en leur propre école, soit parce qu'elle ne fait pas partie de leurs traditions ou encore parce qu'ils ont renoncé à s'occuper de l'éducation.
Les particularités ressorties au niveau des styles de pensée touchent trois styles ne laissant aucune place à la flexibilité, à la créativité et ne correspondent aucunement avec la façon de faire autochtone qui est plus circulaire, plus abstraite, plus intuitive, basée sur l'image et le symbole. Cette observation amène des implications pour l'éducation. Il serait peut-être plus effectif de présenter des notions nouvelles et difficiles en utilisant du matériel visuel et perceptuel plutôt que verbal.
Plusieurs jeunes autochtones utilisent une méthode globale et imagée pour comprendre mots et concepts. Ils utilisent des images mentales plutôt que des associations de mots. Ce qui suggère que l'image et le symbole sont plus concrets que le dictionnaire pour comprendre un mot ou un concept complexe. Ce procédé ne veut pas dire qu'ils sont moins intelligents que leurs pairs caucasiens, il implique seulement qu'ils ont une démarche différente d'apprendre, qu'ils ont une force dans un domaine que plusieurs étudiants caucasiens n'ont pas. De plus, le symbole et l'image sont souvent utilisés pour expliquer les concepts scientifiques les plus abstraits, par exemple, la loi de la relativité.
Les particularités des habiletés sociales sont quant à elles représentatives des comportements des jeunes autochtones. Plusieurs ont de la difficulté à exprimer leurs émotions, à demander de l'aide lorsque le besoin est là. Il leur est pénible d'initier de nouveaux contacts avec des personnes nouvelles, de trouver un moyen pour se joindre à un groupe ou de participer à une activité en cours. Il leur est également difficile d'expliquer clairement ce qu'ils pensent, veulent ou ressentent. Ces particularités sont renforcées à l'école durant les activités d'apprentissage. Les étudiants autochtones éprouvent des difficultés face à la planification de leur emploi du temps, de leurs travaux et de la priorité à établir et ils doivent donc composer avec le stress. Ces étudiants vivent des situations particulières à leur milieu et que l'on retrouve beaucoup moins chez leurs pairs caucasiens. Ces situations ne font qu'augmenter les difficultés ressenties au niveau des habiletés sociales.
Type de document: | Thèse ou mémoire de l'UQAC (Mémoire de maîtrise) |
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Date: | 1996 |
Lieu de publication: | Chicoutimi |
Programme d'étude: | Maîtrise en éducation |
Nombre de pages: | 92 |
ISBN: | 1412306892 |
Identifiant unique: | 10.1522/1525766 |
Sujets: | Sciences sociales et humaines > Sciences humaines > Ethnologie Sciences sociales et humaines > Sciences de l'éducation > Psychoéducation Sciences sociales et humaines > Sciences de l'éducation > Didactique |
Département, module, service et unité de recherche: | Départements et modules > Département des sciences de l'éducation > Programmes d'études de cycles supérieurs en éducation (maîtrise, DESS et programmes courts) |
Directeur(s), Co-directeur(s) et responsable(s): | Ouellet, André |
Mots-clés: | Élèves du secondaire--Enquêtes, Autochtones--Éducation, Russes--Éducation, Blancs--Éducation, Comparaison sociale, Habiletés sociales, High school students--Investigation, Indigenous peoples--Education, National characteristics, Russian--Education, Men, White--Education, Social skills, Social comparison, 2, 3, 4, AUTOCHTONE, BLANC, CAUCASIEN, COMPARAISON, EDUCATION, ETUDIANT, HABILETE, PENSEE, QUEBEC, RACE, SECONDAIRE, SOCIAL, STYLE, THESE |
Déposé le: | 01 janv. 1996 12:34 |
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Dernière modification: | 09 mai 2013 00:20 |
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